Faut-il renommer la schizophrénie ?
Louise Morfouace
Sciences Humaines N° 364 - Décembre 2023 - Janvier 2024
Le terme schizophrénie fait peur, au point de véhiculer de fausses croyances et stigmatiser ceux qui en souffrent.
Alors que le mésusage des mots « schizophrénie », « schizophrénique », ou de leur diminutif « schizo », reste monnaie courante dans les médias et dans les prises de paroles publiques, les associations de patients cherchent à déstigmatiser les représentations qui entourent la maladie.
Depuis 2018, elles sont nombreuses à militer pour un changement pur et simple de nom : « Notre étude lexicologique sur la représentation de la schizophrénie dans la presse a montré qu’un des ressorts de la stigmatisation provenait de la confusion avec la double personnalité (validée dans l’usage courant) et de son association à la manipulation et à la dangerosité », peut-on lire par exemple sur le site d’une des plus importantes associations, le collectif Schizophrénies. Lutter contre son usage courant semble vain et le collectif Schizophrénies se demande donc si le succès très important du terme dans son sens métaphorique n’est pas devenu un obstacle irrémédiable à la compréhension des troubles et de ceux qui en souffrent. Seul 1 patient sur 10 emploierait en effet le terme « schizophrénie » pour parler de sa maladie à son entourage, toujours selon l’association.
Le pas a déjà été franchi en 2002 par le Japon, qui a adopté dans ses classifications les « troubles de [...]
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