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A peine arrivée, la nouvelle coalition droite-extrême droite aux Pays-Bas veut durcir la politique d’asile

Six mois après la victoire électorale du populiste d’extrême droite Geert Wilders, un accord gouvernemental a enfin été trouvé. Le Parti pour la liberté (PVV), le parti pro-agriculteurs BBB, le parti libéral VVD et le nouveau parti anticorruption NSC composent la nouvelle coalition qui veut déroger aux règles européennes en matière d’immigration.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

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Le leader du PVV, le parti d’extrême droite néerlandais, Geert Wilders, présente l’accord de coalition pour la formation d’un gouvernement le 15 mai 2024.

Le leader du PVV, le parti d’extrême droite néerlandais, Geert Wilders, présente l’accord de coalition pour la formation d’un gouvernement le 15 mai 2024.  KOEN VAN WEEL / ANP VIA AFP

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La coalition de gouvernement de droite nouvellement formée aux Pays-Bas a proposé ce jeudi 16 mai une politique d’asile « la plus stricte » jamais adoptée, avec possibilité de sortir des règles européennes, et promis d’examiner un transfert à Jérusalem de l’ambassade néerlandaise en Israël.

L’accord de coalition de 26 pages a été validé tôt dans la matinée après six mois de difficiles tractations entre quatre partis, à la suite de la victoire électorale du leader d’extrême droite Geert Wilders. « Des dispositions concrètes seront prises pour aller vers des règles les plus strictes jamais adoptées en matière d’asile, et un paquet de mesures le plus large jamais pris pour contrôler les migrations », stipule le texte.

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Les signataires indiquent qu’ils transmettront « le plus tôt possible » à la Commission européenne une demande pour pouvoir déroger (« opt-out ») à la politique européenne d’asile. Geert Wilders a déclaré qu’il pourrait falloir « des années » pour obtenir une éventuelle dérogation de l’UE en matière d’asile : « Nous essaierons d’obtenir ce que l’on appelle une opt-out (dérogation) pour l’asile, comme l’ont fait les Danois. Cela pourrait prendre des années, si nous y parvenons ». Les personnes sans permis de résidence valide seront expulsées « par la force si nécessaire », ajoute l’accord.

Déplacement de l’ambassade en Israël à Jérusalem

En matière de politique étrangère, les signataires s’engagent à ce que les Pays-Bas soient un « partenaire constructif » au sein de l’Union européenne, et soutiennent l’Ukraine « politiquement, militairement, financièrement et moralement ».

Le texte appelle également à examiner l’idée de transférer l’ambassade néerlandaise de Tel-Aviv à Jérusalem, comme le souhaitent les autorités israéliennes qui en ont fait leur capitale, un sujet rendu encore plus sensible par le conflit en cours dans la bande de Gaza.

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La plupart des gouvernements évitent d’évoquer un tel transfert avant un accord de paix définitif entre Israël et les Palestiniens qui revendiquent aussi la ville comme capitale, estimant que cela pourrait préjuger du résultat de ces négociations. « Prenant en considération les solutions au conflit israélo-palestinien et les intérêts diplomatiques, nous examinerons quand l’ambassade peut être déplacée à Jérusalem à un moment approprié », est-il écrit.

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Toujours pas de Premier ministre

L’accord a été trouvé entre quatre partis, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, le parti pro-agriculteurs BBB, le parti libéral VVD et le nouveau parti anticorruption NSC.

On ignore encore l’identité du prochain Premier ministre qui dirigera le gouvernement de coalition et remplacera Mark Rutte, candidat au poste de secrétaire général de l’Otan. Le nom de l’ancien ministre de l’Education et de l’Intérieur, Ronald Plasterk, qui a également joué un rôle clé dans la supervision des premières négociations, est celui qui circule le plus.

Un haut fonctionnaire, Richard van Zwol, a été désigné comme « formateur » chargé de constituer un cabinet, mais sans vocation à être candidat pour diriger le gouvernement.

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Peu après l’accord, Valérie Hayer, la présidente du groupe Renew (Renaissance) au Parlement européen et tête de liste du camp d’Emmanuel Macron pour les élections européennes, a fait part de sa « désapprobation totale ». Le parti libéral VVD siège en effet au sein de Renew au Parlement européen. « Le PVV est à l’opposé de ce que nous défendons sur les valeurs, l’état de droit, l’économie, le climat, et bien sûr l’Europe. Une entente avec un tel parti revient à se mettre en dehors des valeurs que nous portons », a écrit Valérie Hayer sur X.

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