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Un an après le scandale du fonds Marianne, la gestion de la Miviludes mise en cause

Une organisation proche de l’Eglise de scientologie a déposé trois plaintes auprès du Parquet national financier, qui ciblent les conditions dans lesquelles l’organisme de lutte contre les dérives sectaires, alors sous la responsabilité de Marlène Schiappa, a accordé des subventions à des associations en 2021.

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Publié le 06 mars 2024 à 06h00

Temps de Lecture 5 min.

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Donatien Le Vaillant, le chef de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et le préfet Christian Gravel, chef du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) lors d’une conférence de presse, à Paris, le 1ᵉʳ février 2023. Donatien Le Vaillant, le chef de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et le préfet Christian Gravel, chef du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) lors d’une conférence de presse, à Paris, le 1ᵉʳ février 2023.

Le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) n’en a pas fini avec l’héritage des trois ans qu’a passés le préfet Christian Gravel à sa direction, avant d’être poussé à la démission, en juin 2023. Après l’affaire du fonds Marianne – soit 2,5 millions d’euros destinés, à la suite de l’assassinat terroriste du professeur Samuel Paty, en octobre 2020, à financer des actions de prévention contre l’islam radical, mais dont la manne a été essentiellement distribuée à quelques organismes proches du préfet, pour des résultats contestés –, c’est une autre organisation dépendant du CIPDR, plus ancienne et plus respectée, qui fait l’objet d’une action en justice.

Comme le confirme au Monde le Parquet national financier, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et plusieurs associations de lutte contre les sectes font l’objet d’une série de plaintes pour « détournement de fonds publics », « abus de confiance », « prise illégale d’intérêts » ou « faux et usage de faux ». Elles ont été déposées en juin 2023, en septembre 2023, puis en janvier par la Coordination des associations et des particuliers pour la liberté de conscience (CAP LC), une ONG réputée proche de l’Eglise de scientologie.

Les plaintes ciblent les appels à projets lancés par la Miviludes en 2021 et 2022, et mettent en cause la régularité des versements par la mission de subventions à quelques associations qui travaillent étroitement avec elle. De quoi réjouir les détracteurs de la Miviludes et des associations antisectes, comme le gourou du crudivorisme Thierry Casasnovas, lui-même mis en examen depuis mars 2023, à la suite, notamment, des signalements de la Miviludes, qui évoque à longueur de vidéos un « potentiel détournement massif d’argent public ».

D’étroits partenariats

Ce n’est pas, loin de là, la première fois que CAP LC emploie la voie des tribunaux pour s’en prendre à la Miviludes ou à ses associations partenaires. « Ils font toujours ça, soupire Francine Caumel, porte-parole du Centre contre les manipulations mentales (CCMM). Ils nous font des procès en rafale, ils en ont les moyens. »

Cette nouvelle offensive judiciaire arrive cependant au mauvais moment pour le CIPDR, autorité de tutelle de la Miviludes : un rapport de la Cour des comptes, remis lundi 4 mars, se montre plus que sévère sur la gestion de l’organisme par Christian Gravel – qui n’a pas répondu à nos sollicitations.

Lorsqu’elle passe sous la tutelle du ministère de l’intérieur, en juillet 2020, la Miviludes revient de loin. Au mitan des années 2010, la menace du terrorisme islamiste a rendu plus lointain le danger des sectes, au point que sa disparition a un temps été évoquée. Mais la crise sanitaire née du Covid-19, avec la constitution d’un vaste front antivaccin aux relents conspirationnistes, pousse le gouvernement à remettre les dérives sectaires parmi ses priorités. La relance de la Miviludes est confiée à Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la citoyenneté. Jusqu’ici rattachée à Matignon, où elle jouissait d’une relative indépendance malgré de faibles moyens, la mission est placée sous la tutelle du secrétariat général du CIPDR (SG-CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, proche de Manuel Valls, sous la responsabilité du cabinet de Mme Schiappa.

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