Sagou Gouno Kassogue, l’auteur de l’attaque au couteau et au marteau qui a blessé trois personnes, dont une grièvement, samedi 3 février, à la gare de Lyon, à Paris, a été mis en examen, mardi, pour « tentative d’assassinat aggravée » et « violences avec armes aggravées ». Il doit comparaître devant un juge des libertés et de la détention qui décidera des mesures de sûreté prises à son endroit, le parquet ayant requis sa détention provisoire.
Selon le parquet de Paris, « les déclarations du mis en cause, comme l’exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu’il avait commis son acte pour s’en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation », raison qui motive les circonstances aggravantes de ses actes. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le motif terroriste n’a toutefois pas été retenu.
Samedi matin, armé d’un couteau et d’un marteau, cet homme de 32 ans s’en est pris au hasard à des passants qui circulaient dans le hall de la gare. L’une des victimes a été grièvement blessée. Un agent de sécurité est rapidement parvenu à maîtriser l’assaillant, l’empêchant de faire d’autres victimes, avant l’intervention de la police ferroviaire.
Des troubles psychiatriques
Ses propos lors de son interrogatoire, mais également dans les dizaines de vidéos publiées sur plusieurs de ses comptes sur les réseaux sociaux TikTok ou Facebook, témoignent d’un ressentiment virulent contre les Français. Sagou Gouno Kassogue, né en 1992 au Mali, vivait, depuis son arrivée en Italie, en 2016, dans la région de Turin, où il bénéficiait du statut de la protection subsidiaire – accordé aux réfugiés ne remplissant pas l’intégralité des conditions du droit d’asile.
Hébergé dans un foyer tenu par des religieux italiens à Montalto Dora (Piémont), Sagou Gouno Kassogue usait des réseaux sociaux pour émettre des diatribes d’ordre conspirationniste hostiles à la France. Il reprenait des thématiques de propagande antifrançaise que la junte au pouvoir au Mali entretient avec l’aide de l’appareil d’influence russe : « Je déteste tous les Français qui m’ont ôté ma dignité et privé le droit de vivre, ils ont pillé mon pays et mon continent », explique-t-il, par exemple, sur TikTok. Il s’en prend aussi régulièrement à l’Amérique de Joe Biden ou à Emmanuel Macron, un « criminel », quand le président russe, « son excellence Vladimir Poutine », est porté aux nues.
Employé d’un magasin de bricolage, l’homme souffrait de troubles psychiatriques, selon les autorités italiennes et les témoignages dans la presse locale des religieux de Montalto Dora. « Il suivait des soins dans un centre pour la santé mentale », a précisé samedi le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Des médicaments ont également été trouvés sur lui. Sa garde à vue avait été interrompue, samedi soir, du fait d’un « état psychologique incompatible avec la mesure de contrainte », avant de reprendre dimanche.