Il est prêt à tout pour épater la galerie. Antirrhinum majus, dit aussi muflier, gueule-de-loup ou encore snapdragon, sait imiter la tête d’un lion rugissant lorsque les enfants pressent sa fleur sur les côtés, ajouter un peu d’amertume et de poésie à une salade en cuisine, et offrir aux bourdons un nectar difficile d’accès mais bien mérité. Sa constitution lui permet de survivre et même de rester fringant les hivers cléments.
Sophie Jankowski dit qu’elle en a semé dès qu’elle a monté Murs à fleurs en 2020, sa ferme florale installée à Montreuil en banlieue parisienne. « Il n’y a pas dix ans, les clients étaient surpris, le trouvaient démodé, mais le muflier est très généreux et colore bien un bouquet », explique-t-elle. La floricultrice loue ses teintes rose bonbon, ses pastels pêche délicieux, son bleu lavande ou son jaune acidulé. Elle convient que, seul en vase, « il peut faire un peu vieillot ». Mais, la saison venue, elle lui trouve souvent une place dans un bouquet de mariée.
« J’aime bien l’associer à des fleurs plus aériennes, plus champêtres », à l’ombelle de la carotte sauvage, aux froufrous du bleuet, aux fleurs de coriandre ou des achillées. Elle en glisse le plus souvent possible et par trois ou cinq dans ses compositions. Il leur « donne de la matière ». Et sa morphologie, en grappe inversée, « son côté flèche, géométrique, peut venir équilibrer un gros dahlia, lui apporter de la longueur », ajoute-t-elle. Certains pourraient atteindre plus de 1,5 mètre, ce qui les rend vulnérables aux coups de vent. Mais, en général, Sophie Jankowski les pince avant qu’ils en arrivent là, « pour les aider à se ramifier et avoir plusieurs fleurs sur une seule tige ».
Beaucoup moins coopératif
A la fin de l’été, elle coupe à ras une partie de ceux qui n’ont pas fini en bouquet, en prenant le soin de leur laisser quelques feuilles. Apparemment, ils apprécient. Ceux-là lui offrent alors « une deuxième floraison et peuvent parfois tenir tout l’hiver », assure-t-elle. Elle laisse monter les autres, « jusqu’à la graine », pour utiliser leur semence au printemps suivant. Le muflier se révèle alors beaucoup moins coopératif. « Ses graines sont minuscules, difficiles à semer, prévient la dompteuse de gueules-de-loup. Il faut les déposer et les recouvrir à peine. Ce n’est pas pour les débutants. »
Zones de prédilection Les terrains fertiles, bien drainés, les rocailles et les conteneurs.
Entretien Semer au printemps, tuteurer les variétés hautes et pincer régulièrement la tige principale et ses ramifications.
Floraison D’avril à septembre selon les latitudes.
Aime Etre planté près d’angélonies (Angelonia angustifolia), avec lesquelles il est souvent confondu et qui fleurissent l’été.
N’aime pas Les grosses chaleurs estivales.
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