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« Dans certains pays européens, il existe un décalage notable entre un important soutien gouvernemental à l’Ukraine et une opinion publique plus ambivalente »

Pour Dietlind Stolle et Thomas Gareau-Paquette, respectivement professeure et étudiant en sciences politiques à l’université McGill, la victoire électorale d’un parti prorusse en Slovaquie est le signe que l’alliance pro-ukrainienne pourrait s’essouffler, expliquent-ils dans une tribune au « Monde ».

Publié le 31 octobre 2023 à 13h00 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Le 30 septembre, un parti prorusse a gagné les élections législatives slovaques, assénant un dur coup à la relative unité affichée par les pays de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN en réponse à la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Dirigé par l’ancien premier ministre Robert Fico, le Smer-SD a fait campagne sur une plate-forme polarisante fondée sur une rhétorique anti-immigration, anti-LGBTQ, anti-américaine et ouvertement prorusse, tout en alléguant que l’Ukraine a bénéficié d’une aide militaire excessive et que la Slovaquie a accueilli bien plus que sa part de réfugiés. Comment en sommes-nous arrivés à craindre un virage politique majeur à Bratislava vis-à-vis de l’Ukraine ?

Nos recherches portant sur l’opinion publique à l’égard de la guerre en Ukraine nous ont permis d’identifier certains pays européens où existe un décalage notable entre un important soutien gouvernemental à l’Ukraine et une opinion publique plus ambivalente, notamment en ce qui concerne l’envoi d’aide militaire et l’accueil des réfugiés. La Slovaquie illustre de manière éloquente ces divergences : malgré l’ampleur du soutien de l’Etat envers l’Ukraine, l’électorat est divisé sur la question.

Devancé par le Danemark et les Etats baltes

Le gouvernement [centriste] précédent d’Eduard Heger, sans doute inquiet de leur frontière commune, a fortement soutenu l’Ukraine, se hissant au cinquième rang parmi les Etats membres de l’UE en termes de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) alloué aux efforts militaires ukrainiens, selon les plus récentes données de l’Ukraine Support Tracker (Kiel Institute), et devancé uniquement par le Danemark et les trois Etats baltes. Par ailleurs, toujours selon ces données, la Slovaquie a accueilli un nombre significatif de réfugiés ukrainiens, se plaçant au sixième rang en termes de taux d’acceptation au sein de l’UE par rapport à sa population totale.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Slovaquie, Robert Fico nomme des ministres prorusses

Mais, alors que le gouvernement allait de l’avant, le public était à la traîne, et les Slovaques ne seraient aujourd’hui que tièdes à l’idée d’aider l’Ukraine, selon les données de l’enquête d’opinion EUI-YouGov Solidarity in Europe. Un examen minutieux de ces données permet de mettre en lumière des divisions notables au sein de la sphère politique slovaque. En effet, les partisans du Smer-SD se disent nettement moins disposés à vouloir soutenir l’Ukraine sur le plan militaire ou à accueillir des réfugiés ukrainiens, comparativement aux répondants s’identifiant aux autres principaux partis.

Ces différences majeures entre partis sont également corroborées par une enquête réalisée par l’équipe européenne du Chapel Hill Expert Survey (CHES), spécialisée dans l’évaluation des positions des principales formations politiques du continent, notamment sur le conflit ukrainien. De l’avis de ces experts, le Smer-SD affiche l’un des scores les plus faibles en Slovaquie en ce qui concerne ses dispositions à aider l’Ukraine, rivalisant uniquement avec le parti néonazi LSNS [Parti populaire-Notre Slovaquie].

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