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Derrière la « une » de « Paris Match » sur le cardinal Sarah, l’ombre de Vincent Bolloré

Les journalistes de l’hebdomadaire fustigent la couverture consacrée, jeudi 7 juillet, à un prélat ultraconservateur peu connu du public, alors que le groupe du milliardaire breton mène une OPA sur celui d’Arnaud Lagardère.

Par  et

Publié le 07 juillet 2022 à 09h34, modifié le 07 juillet 2022 à 12h27

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Le jeune retraité Vincent Bolloré, censé avoir cessé toute activité le 17 février, aurait-il pris le contrôle de Paris Match ? La question taraude la rédaction depuis que la décision a été prise de mettre en « une » un prélat très peu connu du grand public, le cardinal Robert Sarah. Jeudi 7 juillet, dans les kiosques, les lecteurs pouvaient découvrir le portrait, signé de Philippe Labro, que l’hebdomadaire consacre sur six pages à cet « homme d’influence et de paix ». Ce choix, fait contre l’avis de la rédaction, a provoqué une fronde interne.

Dès lundi avant le bouclage, les rédacteurs en chef ont écrit leur désapprobation à Constance Benqué, la directrice générale du pôle médias, et à Arnaud Lagardère, officiellement patron du titre. Le groupe est actuellement sous le coup d’une OPA de Vivendi, dont la famille Bolloré est le premier actionnaire. En substance, ils ont expliqué que, si consacrer un article à une personnalité comme le cardinal Sarah pouvait se justifier, le porter en « une » constituait une erreur éditoriale et commerciale, contraire à la ligne d’un journal censé ne défendre aucun parti pris idéologique. Le 6 juillet, la société des journalistes (SDJ) de Paris Match s’est à son tour émue de « ce choix périlleux », susceptible de « nuire à l’image » de la publication.

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« Ce prélat est connu pour ses positions et se définit lui-même comme “radical”, défendant des positions très clivantes », a-t-elle écrit dans un communiqué. Opposé au pape François sur l’ouverture de l’Eglise aux divorcés remariés et aux homosexuels, comme il l’a développé dans un livre, paru en 2015, Dieu ou rien. Entretien sur la foi (Fayard), le Guinéen s’inquiète de la progression des « populations d’origine islamique » amenées à faire disparaître un Occident « décadent, sans enfants, sans familles », selon des propos tenus dans Le Figaro, en 2016.

Un habitué des médias de Vivendi

Problème, ces prises de position ne figurent pas dans le papier de Philippe Labro, qui se contente d’évoquer un « conservateur rigide ». Le choix même du journaliste octogénaire, notoirement proche de Vincent Bolloré, catholique revendiqué, pour interviewer le prélat interroge : l’hebdomadaire emploie de longue date la grande spécialiste du catholicisme Caroline Pigozzi. « La direction de la rédaction m’a proposé de faire le portrait de cet homme, je n’ai pas été associé au choix de la “une”, précise au Monde Philippe Labro, qui préfère relativiser la polémique. Dans quelque journal que ce soit, les SDJ se posent des questions sur les capitalistes qui possèdent des journaux. C’est un déroulé de vie normal. »

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