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Les économies d’Europe de l’Est fragilisées par la guerre en Ukraine

L’inflation déjà forte depuis des mois, la dépendance au gaz russe et à l’industrie allemande vont peser sur les économies polonaise, tchèque, slovaque ou encore hongroise, également confrontées à l’afflux de réfugiés ukrainiens.

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Publié le 10 avril 2022 à 01h15, modifié le 10 avril 2022 à 05h15

Temps de Lecture 7 min.

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Des réfugiés ukrainiens devant une agence pour l’emploi à Ostrava (République tchèque), le 30 mars 2022. Des réfugiés ukrainiens devant une agence pour l’emploi à Ostrava (République tchèque), le 30 mars 2022.

Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, Beata Nowak n’a pas hésité longtemps avant de sauter dans sa voiture pour foncer jusqu’à la frontière ukraino-polonaise. « Mon appartement avait une chambre libre depuis le départ de ma colocataire, explique cette Varsovienne de 36 ans, qui travaille dans la restauration. Je me suis dit : tu as une place pour recueillir une personne fuyant les bombes, c’est ton devoir de le faire. » Depuis le 9 mars, elle héberge Anna, une étudiante originaire de la région de Kharkiv. « Nous vivons à deux sur mon salaire et je l’accueillerai aussi longtemps qu’il faudra », assure-t-elle. Avant de confier : « Mais avec l’inflation, les fins de mois se compliquent. »

Plus de 4 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion russe, se réfugiant d’abord dans les pays frontaliers – à commencer par la Pologne, mais aussi la Hongrie, la Roumanie ou la République tchèque. « Je ne connais pas une personne de mon entourage qui n’aide pas les réfugiés d’une façon ou d’un autre », observe Grzegorz Sielewicz, économiste chez Coface, à Varsovie. Au-delà du drame humain, la guerre en Ukraine va aussi bouleverser les économies d’Europe de l’Est en profondeur.

La délicate intégration des réfugiés ukrainiens

« Cet afflux sans précédent d’Ukrainiens est un immense défi à court terme, mais aussi, à certains égards, une possible chance sur le long terme », résume Pavel Sobisek, économiste chez UniCredit, à Prague. Dans un premier temps, leur accueil va augmenter les dépenses – publiques et privées – d’hébergement, de soin et d’éducation. Les chercheurs de Capital Economics estiment leur hausse de l’ordre de 1 % à 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la région sur les douze prochains mois.

Avant la guerre, la Pologne, la Hongrie, la République tchèque faisaient face à une importante pénurie de main-d’œuvre, liée autant au dynamisme de l’économie qu’aux évolutions démographiques – faible natalité et émigration. Les réfugiés ukrainiens pourraient-ils pallier ce manque ? « Pas évident, car la plupart sont des femmes avec enfants, qui espèrent repartir rapidement, alors que les besoins locaux sont forts dans l’industrie et le BTP, où les emplois sont plus masculins », résume Grzegorz Sielewicz. En outre, beaucoup d’Ukrainiens employés dans ces secteurs en Pologne sont retournés dans leur pays pour se battre – ce qui, à court terme, intensifie les pénuries de travailleurs.

« Pour les réfugiés qui resteront par choix ou nécessité, la pleine entrée sur le marché du travail nécessitera des investissements non négligeables dans la formation professionnelle et l’apprentissage de la langue de la part des pays d’accueil. Autant de dépenses qui seront largement “remboursées”, les années suivantes, par les impôts sur le revenu payés par les réfugiés et leur contribution à la société », ajoute Ljubica Nedelkoska, spécialiste du sujet au Complexity Science Hub Vienna, un centre de recherche autrichien.

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