Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

Série « Tapie » : Bernard Tapie, le bonimenteur tel qu’il était « en vrai »

Le biopic d’Olivier Demangel et de Tristan Séguéla, à voir sur Netflix dès le 13 septembre, a bien saisi le caractère de l’homme d’affaires escroc devenu ministre.

Par 

Publié le 12 septembre 2023 à 18h00

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Bernard Tapie, alors président de l’Olympique de Marseille, le 12 février 1989, au stade Vélodrome de Marseille. Bernard Tapie, alors président de l’Olympique de Marseille, le 12 février 1989, au stade Vélodrome de Marseille.

Le plus difficile n’était pas tant de lui ressembler physiquement. Une silhouette imposante, la mâchoire carrée, des cheveux épais et souples, une pointe de vulgarité dans les gestes, la gouaille d’une grande gueule, et voilà Bernard Tapie semblant ressusciter d’entre les ombres. Non, ce qui fait du personnage incarné par Laurent Lafitte, dans la série d’Olivier Demangel et de Tristan Séguéla diffusée sur Netflix depuis le 13 septembre, un Tapie si juste est d’avoir compris combien c’est d’abord le baratineur qui s’impose.

Bernard Tapie n’était pas vraiment sympathique. Il pouvait être surprenant, touchant parfois, intelligent par instinct, charismatique indéniablement. Il fut courageux devant la maladie, aussi. Mais il était avant tout ce type capable de vous vendre une machine à laver, un téléviseur et sa télécommande, avec une technique infaillible : installer une telle proximité avec le client que celui-ci finissait par oublier le prix à payer. Du temps où il était le patron de l’Olympique de Marseille (OM), il n’avait pas son pareil pour évincer ainsi les questions gênantes sur ses affaires judiciaires. Il prenait alors un air affairé, en demandant d’emblée, avec ce tutoiement qu’il imposait : « Ecoute, le sujet, c’est le match de ce soir, et j’hésite. Toi, tu mettrais qui en défense ? »

Le boniment faisait partie du jeu. Il semblait considérer que, puisqu’il était né en banlieue parisienne dans une famille modeste, il fallait bien qu’il créât lui-même sa réalité. Devenu propriétaire d’un yacht et d’un hôtel particulier à Saint-Germain-des-Prés, il n’abandonna pas ce qui faisait figure de talent à ses yeux, puisqu’il mentait si bien.

Au lendemain de l’effondrement, le 5 mai 1992, des tribunes du stade de Furiani (19 morts et 2 357 blessés), alors qu’un journaliste du Monde, de son lit d’hôpital, mettait en cause la légèreté avec laquelle les dirigeants du football avaient passé outre à toutes les mesures de sécurité pour mieux rentabiliser la billetterie, Bernard Tapie s’insurgea : quoi, on soulignait sa responsabilité ? Il inventait alors de toutes pièces une scène qui n’avait pas existé : il avait justement sauvé le reporter qui le critiquait en le portant dans ses bras jusqu’aux secours ! Devenant ainsi le bienfaiteur d’un ingrat…

Etre dans la lumière

Tapie n’avait peur de rien, sauf de ne plus être dans la lumière. Celle du music-hall ou des salles de meetings. Il fréquenta d’ailleurs les unes et les autres. La télévision le transforma vite en animateur, et l’on devine que les scénaristes de la série de Netflix ont découvert avec effarement les archives de son émission « Ambitions » et sa ringardise clinquante.

Il vous reste 33.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.