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Avis relatif à la couverture des besoins de la population générale en vitamine D et en fer

Avis  (2413 ko)

Date du document : 21/06/2022

Date de mise en ligne : 20/09/2022

Groupe de travail

Autres documents portant sur

Inégalité de santé Prévention Alimentation Index UV Nutrition Prévention Recommandation

Le HCSP évalue la couverture des besoins nutritionnels de la population pour le fer et la vitamine D dans le cadre de la mise à jour des repères nutritionnels pour la population française.

Pour le fer, le risque de non-couverture des besoins se pose principalement les femmes en âge de procréer en raison des menstruations.

La fréquence des anémies ferriprives de l’ordre de 3% chez les femmes en âge de procréer en France métropolitaine n’a pas augmenté ces dernières années. Elles sont nettement plus fréquentes chez les femmes d’un faible niveau socio-économique et dans les départements d’outre-mer, chez les femmes multipares, ou utilisant un dispositif intra-utérin. Sur la base des données disponibles, étant donné la faible fréquence des anémies ferriprives dans la population générale et des potentiels effets négatifs d’apports supplémentaires en fer, il ne semble pas pertinent de chercher à augmenter les apports en fer pour l’ensemble de la population par exemple par un enrichissement en fer d’aliments vecteurs pour la population adulte. En revanche, Il est recommandé de concentrer les mesures de prévention sur les groupes à risques d’anémies ferriprives. Vis-à-vis des femmes en âge de procréer à risque élevé, il apparait intéressant de coupler un dépistage et une éventuelle supplémentation martiale : dépistage orienté par les facteurs de risque et un tableau clinique évocateur. Une supplémentation martiale limitée dans le temps sera prescrite si nécessaire.

Pour la vitamine D, la vitamine D de l’organisme provient à 80–90% de la biosynthèse cutanée sous l’effet des rayonnements ultraviolets (UV) du soleil versus 10 à 20% provenant d’une source exogène par absorption d’aliments riches en vitamine D. L’exposition aux UV est donc très importante pour couvrir les besoins en vitamine D.

Si le dosage sérique permet d’obtenir une valeur précise au niveau individuel, des réserves sont apportées du fait de la qualité et de la validité des dosages, et de l’hétérogénéité dans la définition des différents seuils relatifs au statut en vitamine D. Le dépistage de la carence en vitamine D par un dosage sanguin de la 25OHD n’a donc pas lieu d’être pratiqué en population générale.

La proportion de la population générale en carence (< 10 ng/mL) était de 4,4 % en 2006 (ENNS), et 6,5 % en 2015 (ESTEBAN). Les groupes de population à risque de carence en vitamine D sont les personnes en situation de précarité ; les personnes obèses ; les personnes ne s’exposant pas au soleil : personnes vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants ; les personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées.

Il existe de nombreuses études observationnelles portant sur l’association entre la concentration sérique en vitamine D et divers états pathologiques, mais à ce jour, aucun essai randomisé bien conduit ne confirme l’intérêt d’un traitement ou d’une supplémentation en vitamine D.

Les résultats des politiques d’enrichissement réalisées dans certains pays sont difficiles à interpréter et le niveau de preuve actuel est insuffisant pour promouvoir de telles actions en population générale.

Les recommandations principales :

  • promouvoir un mode de vie sain et favorable au statut en vitamine D :
    • assurer une exposition solaire modérée mais suffisante et compatible avec les messages de prévention des cancers cutanés,
    • promouvoir une consommation d’aliments riches en vitamine D en cohérence avec les recommandations nutritionnelles (poissons gras à hauteur toutefois d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers 2 par jour)
  • éviter l’auto-prescription de compléments alimentaires riches en vitamine D.

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