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VIDÉO - Solitaire du Figaro : réveil tonitruant et hallucinations, le dur sommeil des skippers

Recharger les batteries avant le grand départ, c'est l'un des objectifs des 47 skippers en lice pour la 50e Solitaire du Figaro. Ils s'élancent ce dimanche de Nantes, direction l'Irlande. À bord, il ne sera plus question de grasse matinée ni de sieste à rallonge. Sinon, le réveil sera rude !

"J'étais persuadé qu'il y avait un père et sa petite fille assis à l'avant de mon bateau, alors que j'étais seul à bord" : et oui, les skippers, à l'image de Sébastien Marsset, ont l'habitude des hallucinations sur les courses les plus éprouvantes. Et la Solitaire Urgo-Le Figaro en fait partie ! Les 47 marins en lice s'élancent de Nantes ce dimanche pour rejoindre Kinsale, en Irlande. Ensuite, trois autres épreuves les attendent, notamment dans la Baie de Morlaix. Et durant ces semaines de compétition, leur sommeil est mis à rude épreuve.

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"On peut pratiquement enchaîner deux nuits blanches"

Le Nantais Corentin Douguet a déjà six Solitaires à son actif. Et il le sait, la course est difficile : "C'est un peu comme le demi fond en sprint en athlétisme. Je me suis déjà vu dormir seulement 20 minutes sur une étape de trois jours". Mais l'adrénaline maintient les skippers debout : "On est tout le temps au contact des adversaires, en train de se bagarrer. On est capable de se faire extrêmement mal parce qu'on se dit, je veux passer ce bateau-là !"

Le "lit" de Corentin Douguet sur son bateau NF Habitat.
Le "lit" de Corentin Douguet sur son bateau NF Habitat. © Radio France - Florian Cazzola

Alors pour tenir, les marins tentent d'anticiper, de prévoir, en fonction de la météo, les moments où ils pourront se reposer. "Il faut se forcer à fermer un œil, mais les siestes, c'est 15 à 20 minutes maximum", souligne Damien Cloarec, qui participe à sa cinquième Solitaire du Figaro. Du coup, depuis 15 jours, il s'entraîne à dormir une minute, cinq minutes, "ça permet au corps de s'adapter".

Gare aux hallucinations ! 

À force de ne pas se reposer, les skippers sont victimes d'hallucinations. "Parfois, on entend le téléphone sonner alors qu'on ne l'a pas, se souvient Sébastien Marsset. Au bout de 36 ou 48 heures, si on n'a pas assez dormi, on peut facilement avoir ce genre d'hallucinations."

"Les hallucinations, ça ne prévient pas. C'est un peu le rêve qui prend le dessus sur le conscient. Quand ça arrive, on se dit qu'on est dans la zone critique." - Alexis Loison, skipper du Figaro Région Normandie

Beaucoup ont des hallucinations auditives. "J'entends des bandes son, des discussions", explique Corentin Douguet. Quand j'en arrive là, il va falloir assez vite trouver un moment pour se reposer". D'autres ont des hallucinations visuelles comme Damien Cloarec : "Ça commence par des tâches sur l'eau mais il y a quand même des histoires de marins qui allaient chercher le pain en se réveillant".

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Un réveil brutal... mais nécessaire ! 

Quand les skippers trouvent enfin un moment pour se reposer, ça ne peut pas durer longtemps. Du coup, ils utilisent le réveil installé dans chaque bateau. Mais quand la minuterie arrive sur zéro, c'est une véritable alarme, un buzzer de pompier, qui résonne dans tout le voilier. "Le bruit du réveil ne fait pas plaisir mais pour moi, c'est important d'avoir un réveil comme ça car je sais que ça va me réveiller quand je suis très fatiguée", précise la skippeuse suisse, Justine Mettraux.

"On préfère avoir un réveil un peu violent que finir dans les cailloux !" - Justine Mettraux

 Le réveil infernal des skippers !
Le réveil infernal des skippers ! © Radio France - Florian Cazzola

Corentin Douguet n'apprécie pas non plus ce réveil en fanfare mais "mon cerveau le sait et fait en sorte que je me réveille quelques secondes ou quelques minutes avant que ça sonne pour éviter l'arrêt cardiaque". 

Mais le skipper nantais ne ressort pas indemne de toutes ces compétitions en mer : "Je mets un bon mois avant de récupérer de la Solitaire. Et en ce qui concerne le sommeil, je suis insomniaque maintenant".

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