Ligue 2 (J10) - Sochaux-AJA : un choc pour conclure le triptyque marathon des Auxerrois
L'AJA face à gros morceau pour le podium, Touré de retour mais inquiétude pour Coeff, un stade Bonal qui réussit aux Icaunais : tout savoir sur Sochaux-AJA (10e j. L2) ce vendredi à 21h, à suivre en direct et en intégralité sur France Bleu Auxerre dès 20h45.
Un choc pour boucler le quart du championnat et une semaine (six jours en réalité) à trois matches : l’AJA (4e, 18 points) s’en va défier Sochaux (3e, 19 points) ce vendredi au stade Bonal (21h, 10e j. L2). Une victoire icaunaise, et les hommes de Jean-Marc Furlan retrouveraient le podium alors qu’Ajaccio (2e, 19 points) se rend à Bastia ce samedi pour le derby corse. Il y a un coup à jouer pour les Ajaïstes.
Enfin un match référence face à un gros ?
"Un gros challenge, passionnant" dixit l’entraîneur face à une équipe "très, très technique". "Satisfait" du nombre de points déjà pris : 18 en neuf matches, soit une moyenne de deux points par rencontre. Avec ce ratio, on s’approche souvent de la vérité… "On peut être satisfait de ce chiffre, mais mon obsession, c’est comment tu fais progresser les garçons dans beaucoup de domaines" expliquait le technicien en conférence de presse d'avant-match, alors que jusqu’ici, les gros morceaux qu’a dû affronter l’AJA sont tous un peu restés en travers de la gorge : 0-0 contre Ajaccio (3e j. L2) et 1-1 chez le Paris FC (4e j. L2).
"Quand tu es entraîneur, la perspective n’est pas que sur ce match. Il va falloir continuer à s’améliorer sur plusieurs aspects du jeu" dit le coach comme pour évacuer la pression que pourrait ressentir ses hommes. Et pourquoi ne pas commencer par aligner un match référence face à un prétendant aux premières places ? Une bonne manière de boucler une semaine aux prestations bien différentes : une belle réaction à Quevilly-Rouen (0-0, 8e j. L2) après le carton rouge infligé à Birama Touré en seconde période alors que les 45 premières minutes avaient été soporifiques ; et une sacrée maitrise durant le premier acte face à Rodez (1-0, 9e j. L2) avant de baisser un peu de pied à l’heure de jeu.
"On avait préparé le deuxième match contre Rodez d’une façon complètement différente au niveau du programme, peut-être que ça a alerté, réveillé les garçons, détaille ‘JMF’. Je suis comme toi. Je rêve d’être dans les nuages de la 1ère à la 95e minute. Mais c’est plutôt rare." Et si c’était la bonne ce vendredi soir ?
La tuile pour Coeff, la bonne nouvelle pour Touré
Voilà une absence bien préjudiciable pour Jean-Marc Furlan : le forfait d'Alexandre Coeff, son couteau suisse, à la fois milieu de terrain et défenseur, toujours là pour dépanner, souffre des adducteurs après le match contre Rodez. "Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais il est out", a lâché le coach. "Il faut qu'il passe des examens, mais c'est un claquage, minimum. C'est très pénalisant pour nous." Heureusement, pour compenser, le technicien pourra compter sur sa sentinelle Birama Touré ! Le capitaine auxerrois s'est rendu jeudi après-midi à Paris, en compagnie du directeur général Baptiste Malherbe, pour plaider sa cause auprès de la commission de discipline de la Ligue après le carton rouge extrêmement sévère reçu à Quevilly-Rouen samedi. Il n'écopera finalement que d'un match de suspension ferme, déjà purgé mardi face à Rodez, et fait donc partie du groupe des 18 pour le déplacement à Sochaux.
Interrogé sur le très bon début de saison du défenseur Quentin Bernard et malgré tout le manque de solution pour le remplacer et le faire souffler dans une série de trois matches en une semaine - ce qui était quasiment systématique la saison passée "et même à Brest" dixit le coach -, Jean-Marc Furlan n'a pas caché ses difficultés à trancher pour composer son 11 de départ actuellement, notamment avec la blessure de Coeff qui s'est rajoutée. "Par rapport au match, ce qui est un peu gênant, c'est que je n'ai pas beaucoup de choix et c'est un peu embêtant. À moins qu'on me dise : 'Fais jouer les jeunes.' Mais sur le plan des datas et statistiques, si tu fais jouer des jeunes, et beaucoup de jeunes, ne réclame d'être dans les cinq premiers", a lâché l'entraîneur auxerrois. Et de poursuivre : "Si vous voulez, vous me sortirez les datas pour trouver une équipe de 21-23 ans dans les quatre premiers, ça doit arriver dans un championnat sur six ou sept en Europe occidentale. Et ça n'arrive que sur une saison. En général, il faut avoir de la maturité et de l'expérience. C'est donc vrai qu'en termes de choix, on est justes."
Faut-il y voir un message adressé à sa direction concernant le cas Delvin Ndinga (33 ans), qui s'entraîne avec l'AJA depuis près de deux mois, que l'entraîneur apprécie et qui apporterait une solution supplémentaire au milieu de terrain par rapport aux blessures de Coeff et d'Ousoumane Camara (rupture du ligament croisé antérieur cet été, retour prévu en 2022) ? Peut-être. "Plutôt que de demander au coach à chaque point presse, tu vas direct voir Monsieur Zhou, et tu lui demandes", sourit Jean-Marc Furlan, avant de redevenir sérieux et d'évoquer l'encadrement de la masse salariale du club et l'interdiction de recruter à titre onéreux : "J'insiste lourdement sur le cas de Delvin. Mais il y a le souci de la DNCG, c'est ça le problème. J'aimerais bien qu'on trouve une solution. Et je fais un gros forcing pour ça. Tous les jours, même plusieurs fois par jours."
Bonal, le jardin des Icaunais
Le dernier match des Auxerrois au stade Bonal est à la fois un bon et un mauvais souvenir. Bon, parce que ce 15 mai 2021, lors de l'ultime journée, l'AJA fait le job pour tenter d'obtenir sa place en playoffs en battant les Sochaliens 3-2 au terme d'une rencontre à rebondissement, avec un doublé de Rémy Dugimont, sa dernière titularisation et ses derniers buts marqués avec les Icaunais depuis sa blessure au dos. Mauvais parce qu'au bout du compte, les Ajaïstes termineront 6e de L2, à deux points du Top 5. Il faudra malgré tout se souvenir de se succès plein de panache pour poursuivre la série d'invincibilité auxerroise en cours (trois victoires, un nul).
Mais Auxerre se doit de faire respecter la logique en Ligue 2. Une stat' qui fera plaisir aux Icaunais, alors que la rivalité entre les deux clubs et leurs supporters est depuis des années plutôt exacerbée : l'AJA est l’équipe contre laquelle Sochaux a le plus souvent perdu en Ligue 2 sous la poule unique (10 défaites en 14 confrontations). Mieux, à Bonal, le FCSM ne l'a emporté que deux fois face aux Ajaïstes en 17 ans, en 2019 et 2006 ! Pour un bilan de huit victoires icaunaises et cinq nuls ! Comme à domicile...
Mais il ne faudra absolument pas prendre à la légère cette formation doubiste, sur de très bon rails en ce début de saison, avec déjà six succès en neuf rencontres, son plus haut total à ce stade sous la poule unique, et deux victoires de suite face au Paris FC (2-0) et à Guingamp (1-2) avec un 11 remanié. Si elle figurait parmi les meilleures défenses mais aussi les plus mauvaises attaques du Top 10 la saison passée (avec une 7e place au final), l'équipe entraînée par Omar Daf, qui qualifie l'AJA de "favorite pour la montée", joue un football bien plus léché depuis l'entame du championnat, tout en ayant conservé son socle défensif très solide (six buts encaissés, 3e meilleure défense de L2). Il faudra bien évidemment bloquer à tout prix les inspirations de Gaëtan Weissbeck, le maître à jouer sochalien (deux buts, une passe décisive) mais aussi empêcher les Aldo Kalulu (trois buts), Valentin Henry (deux passes décisives) et Alan Virginius (deux buts) de nuire. Beaucoup de monde à surveiller pour la 2e meilleure du championnat, d'autant que les trois premiers cités n'étaient pas titulaires lors du dernier match remporté à Roudourou.