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Un squat de migrants évacué à Dijon

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depuis avril 2015, plusieurs dizaines de personnes occupaient illégalement ce local de l'impasse Reggio dans la zone Cap Nord, Propriété de la société BATIMIG. En vertu d'une décision de justice de septembre 2015, l'évacuation a donc eu lieu sous la surveillance d'un huissier.

Le local de l'impasse de Reggio était occupé illégalement depuis avril 2015
Le local de l'impasse de Reggio était occupé illégalement depuis avril 2015 © Radio France - Arnaud Racapé

A l'origine, les lieux avaient été loués à l'association des Restos du cœur, pour y installer une épicerie solidaire. Mais depuis 15 mois, ce sont une soixantaine d'hommes originaires de la Corne de l'Afrique, des Erythréens, Soudanais et autres Tchadiens, qui avaient investi les deux étages.

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"J'ai cru qu'il se passait quelque chose de grave"

Ce vendredi à l'aube, ils ont donc vu débarque un important comité d'accueil devant les portes du local : mais en guise d'accueil, justement, on leur à laissé quelques minutes pour faire leurs valises et débarrasser le plancher en vertu de la décision de justice. Ankri est Tchadien, il habitait les lieux depuis 5 mois, il a assisté à la scène. "A 5h30, les forces de l'ordre sont venues. Ils étaient huit ou neuf voitures, presque cent policiers ! J'ai eu peur, j'ai cru qu'il s'était passé quelque chose de grave. Mais ils nous ont juste laissé une demi-heure pour faire nos valises et partir."

Une trentaine de migrants attendent de l'autre côté de la rue, sans savoir où se rendre après l'évacuation
Une trentaine de migrants attendent de l'autre côté de la rue, sans savoir où se rendre après l'évacuation © Radio France - Arnaud Racapé

Et Ankri d'ajouter que ces mêmes policiers s'étaient montrés assez tendus tout au long de l'opération, même si tout s'est déroulé "dans les meilleures conditions possibles" fait-on valoir du côté de la préfecture. Tiphaine Pinault la directrice de cabinet évoque le sort des 60 migrants :

La plupart des migrants sont en situation régulière

"La plupart étaient en situation régulière et avaient d'ailleurs des places d'hébergement parfois dans d'autres départements. Comme nous le faisons toujours dans ces cas-là, nous avons proposé aux personnes qui le souhaitaient de venir au guichet mutualisé de la préfecture pour que leur situation soit examinée et qu'une place d'hébergement leur soit proposée. Une trentaine de personnes sont venues avec nous et leur situation est en cours d'examen."

Mais l'autre moitié des migrants se retrouve sans toit au-dessus de la tête, déplore Paul Garrigues, le membre de la ligue des droits de l'homme et porte-parole du collectif de soutien aux migrants : "la moitié des personnes vont se voir proposer une place en CADA (Centre d'accueil pour demandeurs d'asile), espérons que ça fonctionne bien, et puis il y a l'autre partie qui, ceux ont des procédures Dublin en cours. C'est une procédure qui stipule que toute personne qui demande l'asile doit le demander dans le premier pays où ils arrivent. Ce qui est intenable parce que ça veut dire que tout le monde devrait demander l'asile en Italie ou en Grèce. A ceux là on ne propose pas de place en CADA, donc une fois de plus on va se retrouver avec des gens à la rue, et avec une fois de plus des bâtiments publics ou privés non utilisés et vides dans l'agglomération. Cela nous semble contraire à la notion universelle de droit au logement."

Et en attendant mieux, cette solution leur a été offerte par le jardin des Lentillères, c'est là qu'ils vont passer leurs prochaines nuits. Un rassemblement a eu lieu vendredi en fin d'après-midi devant la préfecture à la demande des associations

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