À Dijon, les enseignants se mobilisent contre la réforme du choc des savoirs

Ce samedi, sur la place de la République à Dijon, une centaine de professeurs et personnels d'éducation se sont rassemblés pour une manifestation contre la réforme du choc des savoirs. Ils s'opposent, entre autres, à la mise en place des groupes de niveaux dans les classes, qui va stigmatiser les élèves en fonction de leur niveau et qui remet en cause le principe d'égalité de l'école publique.

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Parmi les manifestants se trouvaient les membres de l'intersyndicale. Pour Annick Alix, secrétaire départementale SNFOLC 21, cette réforme ne répond absolument pas aux problématiques des enseignants : "On ne veut pas que les élèves soient triés en fonction de leurs niveaux, ni même de leurs besoins, comme tente d'expliquer le Rectorat. On veut des classes entières où tous les niveaux et tous les besoins sont là, mais avec des effectifs plus légers, c'est ça qui rendrait les choses plus gérables ! Ne séparons pas les élèves en difficulté des autres, car ce qui va nous aider à lutter contre les problématiques de niveaux, c'est la gestion des effectifs !"

Elle voit plusieurs risques dans l'application de cette réforme : "Pour les élèves, ça va créer des tensions liées à la stigmatisation par niveaux, et pour les profs, c'est l'impossibilité de suivre les élèves correctement, surtout si on a des groupes et des emplois du temps à géométrie variable : ce qui nous inquiète, c'est que ce soit très difficile de suivre les élèves et donc de pouvoir résoudre rapidement leurs conflits."

Car au-delà des groupes de niveaux, c'est la réforme dans son entièreté qui va à l'encontre du principe d'égalité républicaine selon Jérôme Naime, principal d'un collège à Dijon et secrétaire académique du SNPDEN : "Dans cette réforme, il y a aussi la tenue unique qu'on appelle aussi uniforme, qui va à l'encontre des valeurs de diversité et de vivre-ensemble ! Car l'école est un sanctuaire où les élèves peuvent venir quel que soient leurs croyances, leurs origines ou leurs convictions, et c'est ça l'esprit de la République !"

Autre problématique selon lui, le projet d'une classe de prépa seconde, "un sas d'attente pour le lycée, dans lequel les élèves en échec scolaire en fin de troisième iraient, ça va regrouper dans une même classe tous ceux qui n'ont pas eu le brevet des collèges et ceux qui n'ont pas d'affectation au lycée et ça c'est inadmissible !", s'indigne-t-il. "Ce qui fait sens dans notre métier, ce n'est pas la rémunération, mais c'est la réussite de nos élèves, et là on nous demande d'aller à l'encontre de tout ce qui fonctionne, et ça nous met en colère contre le gouvernement."