Un an de Covid : le coordinateur des urgences de Dijon se souvient de "la peur et de l'inconnu"
Cela fait un an que l'on vit avec le Coronavirus. France Bleu revient sur ces douze mois qui ont bouleversé notre quotidien. Didier Honnart coordonne le service des urgences du CHU de Dijon et il se souvient des ces moments où tout a basculé.
Médecins, infirmières, infirmiers, transporteurs routiers, caissières de supermarché : un an après la première vague du Covid, France Bleu met à l'honneur ceux qui se sont trouvés en première ligne.
Alors que nous nous sommes tous retrouvés du jour au lendemain confinés à la maison, bon nombres de professionnels ont du continuer à se rendre à leur travail pour assurer des services essentiels. Parmi eux, Didier Honnart, médecin coordonnateur du service des urgences du CHU de Dijon. Ce docteur de 65 ans a fait toute sa carrière à l'hôpital, mais cette crise reste pour lui une expérience aussi forte qu'inédite.
"J’étais parti en vacances à la montagne. On venait à peine d'arriver, au premier jour de vacances j'allume la télé et le premier ministre annonce le confinement. Là on a rangé nos affaires à peine déballées et on est reparti pour Dijon. Je retourne aux affaires et il faut gérer une crise qui nous faisait peur, il faut le dire, car c'est une maladie que l'on ne connaissait pas."
Didier Honnart est en quelque sorte "le capitaine" des Urgences, c'est lui qui oriente les patients selon la gravité de leur cas. À son retour l’hôpital prend un nouveau visage "Il a fallu fermer la porte des urgences et mettre en place un sas d'entrée et séparer les "patients Covid et "non Covid". On a utilisé la porte d'entrée des ambulances pour mettre en place ce triage avec des tentes à l'entrée de ce sas. C’était tout à fait étonnant" sourit-il.
"On dort très mal, on se demande si on va y arriver"
Cet ancien anesthésiste, chef de service, a fait toute sa carrière à l’hôpital. Le métier chevillé au corps, il n'a pas envie de prendre sa retraite et continue d’enchaîner les gardes de nuit "J'ai la chance de dormir peu, quatre heures me suffisent pour pouvoir reprendre ensuite mon service" déclare-t-il "Mais là j'ai mal dormi car j'étais inquiet. On se demande si on va y arriver. On manquait de soignants pour faire face à la situation. Heureusement ma longue carrière me permet de connaitre du monde. J'ai donc fait appel a de jeunes médecins tout juste diplômés et qui ne pouvaient pas faire de stage d'intégration dans des cabinets puisque tout était fermé. On a aussi fait appel a des médecins récemment retraités qui sont venus nous prêter main forte."
La situation reste tendue jusqu'au début de l'été et Didier Honnart traverse cette crise avec une fierté : "On a jamais refusé un malade en réanimation. Je n'imagine pas que cela puisse arriver un jour. On fera des services de réa éphémères, on fera des tas de choses, mais c’est vrai que cela peut encore devenir très difficile."
Le 1er janvier Didier Honnart reçoit la Légion d'Honneur et, cette distinction, il la partage avec toute son équipe. "Je poursuivrais jusqu’à 68 ans en ralentissant un peu le rythme car j'ai accumulé un nombre considérable de RTT non prises, mais je ne veux pas arrêter de travailler maintenant" confie-t-il avant de retourner prendre une garde de 24 heures d'affilées.
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