"Convois de la liberté" : 54 interpellations, l'avenue des Champs-Elysées évacuée

Ils sont venus en convois de toute la France et ont campé aux portes de la capitale. Des milliers d'opposants au pass vaccinal ont tenté d'entrer dans Paris ce samedi pour manifester, malgré l'interdiction de la préfecture de police, déterminée à empêcher tout blocage. 54 personnes ont été interpellées et 337 verbalisées, selon Gérald Darmanin, le Ministre de l'Intérieur. 

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Près de 7.200 policiers et gendarmes seront déployés "sur les trois prochains jours pour faire respecter les interdictions de convois de véhicules", selon la Préfecture de Police. Des blindés de la gendarmerie ont aussi été déployés dans la capitale, une première depuis les manifestations des "gilets jaunes" fin 2018.

Après avoir campé aux portes de Paris vendredi soir, une partie des participants - 3.000 véhicules pour 5.000 manifestants en tout selon la police - a rejoint samedi matin le périphérique parisien. Plus de 600 véhicules ont été interceptés.

Parallèlement, les manifestations autorisées contre les mesures sanitaires ont rassemblé 32.100 personnes en France ce samedi, dont près de 7.600 à Paris, selon des données communiquées par le ministère de l'Intérieur. A 19 heures, le ministère a décompté au total 149 actions contre 162 actions et 29.000 participants la semaine dernière. L'opération "convoi de la liberté", qui était interdite, n'est elle pas comptabilisée.

Des dépanneuses sur les Champs-Élysées

La place de la Concorde à Paris a été bloquée par une centaine de véhicules en début d'après-midi rapporte un journaliste de franceinfo sur place. Il y avait également des manifestants à pied. 

La place de l'Etoile et l'avenue des Champs-Elysées ont été évacués dans l'après-midi par les forces de l'ordre, qui ont demandé aux automobilistes de quitter le secteur et ont évacué les piétons, avant de repousser peu à peu les manifestants vers les jardins qui se trouvent à l'autre bout de cette célèbre artère de la capitale. Les automobilistes  se sont dispersés dans les rues autour de la place de l'Etoile et adjacentes. La dispersion s'est faite dans le calme.

Les manifestants qui portent des signes distinctifs sont contrôlés en priorité par les forces de l'ordre. Certains sont en colère contre les nombreux policiers qui les empêchent de se regrouper. "On n'a plus le droit de circuler, on n'a pas le droit de manifester, de dire notre mécontentement. On attend les convoyeurs pour bloquer la place le plus longtemps possible", lance Cédric un autre manifestant.

Des dépanneuses sont aussi intervenues dans ce secteur de la capitale "pour relever le délit d'entrave, retirer les véhicules gênants, verbaliser et interpeller les contrevenants". Les forces de l'ordre ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour dégager les accès. "Aucun blocage ne sera toléré", peut-on lire sur le compte Twitter de la préfecture de police de Paris. Le préfet de police Didier Lallement a prévenu avoir "créé un certain nombre de fourrières provisoires qui (...) permettront avec plusieurs dizaines de véhicules de remorquage de mettre fin à tout blocage", a-t-il déclaré.

Plus de 600 véhicules interceptés 

Les forces de l'ordre ont intercepté un convoi autoproclamé "de la liberté" composé de 450 véhicules au niveau de la porte de Saint-Cloud à Paris, annonce sur Twitter la préfecture de police de Paris, "les forces de l'ordre procèdent à des verbalisations". Les forces de l'ordre ont aussi intercepté un convoi de 300 véhicules sur l'autoroute A4, avant l'échangeur de Bercy.

La préfecture de police de Paris annonçait déjà sur Twitter que 30 véhicules ont été interceptés ce samedi matin par les forces de l'ordre au niveau de la porte de Champerret à Paris et 20 au niveau de la porte Maillot, alors qu'ils tentaient d'entrer dans la capitale. Et les verbalisations sont en cours.

La Préfecture de Police indique sur Twitter avoir procédé, à 6h du matin ce samedi, à 95 verbalisations, dont 15 véhicules dans le 16e arrondissement à Paris au niveau du bois de Boulogne. Les forces de l'ordre ont également verbalisé 40 véhicules au niveau de la porte d'Orléans "et ont mis fin rapidement au regroupement de manifestants qui tentaient d'enjamber le boulevard périphérique". Un dispositif d'interception a également été mis en place à la porte de Bagnolet et de Pantin "où un cortège de véhicules s'avançait dans Paris", ajoute la préfecture de police de Paris.

Peines et amendes encourues

La préfecture de police indique que les contrevenants encourent six mois de prison et 7.500 euros d'amende s'ils bravent l'interdiction de manifester. Les participants, eux, sont susceptibles d'être verbalisés d'une contravention de quatrième classe, soit 135 euros.

La préfecture rappelle aussi que le fait d'entraver ou de gêner une voie ouverte à la circulation publique est passible de deux ans d'emprisonnement, 4.500 euros d'amende, l'immobilisation ou la mise en fourrière du véhicule, la réduction de moitié du nombre maximal de points du permis de conduire, et une suspension du permis de conduire pour une durée de trois ans au plus.