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Contre le trafic de drogue, le collectif "Elie ta rue" tente de se réapproprier l'espace public à Bordeaux

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Rue Elie Gintrac à Bordeaux, près du marché des Capucins, les habitants ont monté le collectif "Elie ta rue" depuis deux ans pour essayer de lutter contre la délinquance dans le quartier, et les nuisances qui vont avec.

Le collectif "Elie ta rue" se retrouve chaque premier dimanche du mois dans la rue, pour s'occuper de jardinières et s'approprier l'espace. Le collectif "Elie ta rue" se retrouve chaque premier dimanche du mois dans la rue, pour s'occuper de jardinières et s'approprier l'espace.
Le collectif "Elie ta rue" se retrouve chaque premier dimanche du mois dans la rue, pour s'occuper de jardinières et s'approprier l'espace. © Radio France - Jeanne Maisiat

Chaque premier dimanche du mois, le collectif "Elie ta rue" se réunit pour jardiner. L'objectif ? Passer du temps dans l'espace public, pour se le réapproprier. Parce que depuis plusieurs années, la rue est constamment occupée, devenue un point de trafic de drogue, de jeux d'argent qui entraînent des nuisances : bagarres, tapage nocturne, odeur d'urine, bouteille d'alcool et déchets abandonnés... Autant de choses qui compliquent le quotidien des riverains qui tentent de se rassembler pour améliorer les choses. "On souhaite avoir une vraie action auprès des pouvoirs publics" explique Alexia Sonnois du collectif "Elie ta rue". 

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Les riverains se réunissent autour de jardinières pour se retrouver dans la rue.
Les riverains se réunissent autour de jardinières pour se retrouver dans la rue. © Radio France - Jeanne Maisiat

Depuis 2015 et la fermeture d'une boucherie, un immeuble qui appartient à un promoteur immobilier privé est vide. C'est depuis cette année-là que le trafic de drogue s'est implanté selon les riverains, et que les problèmes ont commencé. Le collectif estime que si le bâtiment était habité, il y aurait moins de nuisances. "On est en plein milieu de la rue et les travaux n'ont toujours pas commencé, on a beau les contacter, rien ne change. Certes il y a un gros problème de sécurité, mais il y aussi un problème d'aménagement" estime Alexia Sonnois. Malvina est une jeune retraitée, ça fait trois ans qu'elle a déménagé "le cœur lourd", ne supportant plus le bruit incessant : "Je ne regrette pas mon choix, mais je regrette d'avoir dû quitter un endroit que j'adorais pour des dysfonctionnements d'usage de l'espace public".

Depuis cet été, la situation empire selon les habitants

Le collectif "Elie ta rue" a été créé il y a deux ans, à la sortie du premier confinement. "On a voulu avoir un projet sur trois axes : sécurité, aménagement et animations". D'ailleurs le collectif se retrouve chaque dimanche pour végétaliser la rue Elie Gentrac, autour d'un café. "À travers ces jardinières, on réinvestit la rue, on ne se retrouve plus tout seul avec les problématiques qu'il y a". La situation s'est nettement dégradée depuis cet été constatent à la fois les habitants, commerçants mais aussi la mairie. Olivier Cazaux, le maire de quartier de Bordeaux Sud reconnaît : "ça a été assez problématique avec la canicule, les habitants ne pouvaient pas ouvrir leurs fenêtres pour aérer leur appartement parce que, en bas, il y avait du bruit, souvent des bagarres au milieu de la nuit". 

Au niveau métropolitain, le maire de quartier explique avoir mis en place des équipes de médiateurs de rue pour essayer "d'arranger ce vivre ensemble". La procureur de la République a décidé de mettre en place un Groupement Local de Traitement de la Délinquance dans le quartier. Des moyens judiciaires et policiers sont déployés pour essayer d'endiguer les phénomènes de deal et de jeux d'argent. Le maire de quartier souhaite aussi transformer cette zone par des aménagements, comme celui de la place des Capucins, ou les travaux de la faculté de déontologie qui se terminent dans six mois. Une solution à moyen terme, qui n'est pas assez rapide pour les riverains, reconnaît Olivier Cazaux. Lui aussi pointe des dégradations de bâtis, et notamment un portail du marché des Capucins hors-service depuis un an, parce qu'il a été rongé par l'urine. 

Le portail d'un parking du marché des Capucins s'est décroché, rongé par l'urine.
Le portail d'un parking du marché des Capucins s'est décroché, rongé par l'urine. © Radio France - Jeanne Maisiat

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