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Des médecins de l'hôpital de Brest démissionnent à leur tour

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Cinq médecins du CHRU de Brest présentent leur démission de leurs responsabilités de chefs de service ce lundi, à leur direction. Comme nombre de leurs collègues dans toute la France, ils espèrent ainsi provoquer un électrochoc sur le manque de moyens dont ils disent souffrir.

Plusieurs médecins du CHRU de Brest démissionnent, comme Michel Nonent (au centre) et Luc Bressollette (à droite) Plusieurs médecins du CHRU de Brest démissionnent, comme Michel Nonent (au centre) et Luc Bressollette (à droite)
Plusieurs médecins du CHRU de Brest démissionnent, comme Michel Nonent (au centre) et Luc Bressollette (à droite) © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

"Un hôpital de la rentabilité face à un hôpital des soins" : c'est ce que dénonce le professeur Michel Nonent, jusqu'à présent chef du service radiologie à l'hôpital de la Cavale Blanche à Brest. Comme quatre de ses collègues au CHRU, il démissionne ce lundi de ses fonctions administratives. Une liste de soutien a déjà été signée par plus de 500 personnes travaillant dans l'établissement, dont un tiers des médecins et la quasi totalité des internes.

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"Un tiers des tâches sont administratives"

Faire le lien avec la direction et l'Agence Régionale de Santé, gérer les équipes dans les services... Autant de tâches administratives _"que nous ne ferons plus"_annonce Michel Nonent. "Je dirais que ça occupe actuellement un tiers de notre temps de travail", précise-t-il. Rien à perdre pour lui et ses collègues d'un point de vue financier, la fonction n'apportant pas de rémunération supplémentaire. Certains ont toutefois renoncé à démissionner pour "préserver les équipes et éviter que les services se désagrègent rapidement", comme Jean-Pierre Bail, chef d'un service chirurgie, qui soutient ses collègues démissionnaires.

"Il y a une saturation de nos conditions de travail, on n'en peut plus, lance Luc Bressollette. On a honte de nos hôpitaux actuellement." Tous dénoncent une logique de rentabilité qui met à mal certains services. "Même dans un hôpital comme Brest qui est désormais en équilibre budgétaire, certains services comme la réanimation ou les soins palliatifs sont déficitaires, et on nous demande donc des économies !", s'agace Jean-Pierre Bail. 

Un geste pas que symbolique

"On n'a pas pour habitude de démissionner, lance Michel Nonent, et ce n'est _pas seulement symbolique. Il y a du concret avec la souffrance du personnel__. Pour ces tâches administratives, on demande que la direction ne sollicite pas d'autres personnes car ce n'est pas le but."_ C'est pour eux le dernier recours face à la sensation de "ne pas être écoutés", explique Luc Bressollette.

Faire grève n'est pour eux pas une option. "On est immédiatement réquisitionnés et cela n'a donc aucun impact concret, précise Luc Bressollette. Alors que personne ne peut nous obliger à prendre en charge certaines tâches administratives." Le mouvement de démissions collectives prend ainsi de l'ampleur dans toute la France. Faute d'écoute selon eux de la part de la ministre de la Santé, les médecins démissionnaires des hôpitaux s'apprêtent à envoyer une lettre directement au président de la République.

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