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"Cinq jours de repos en deux mois" : les internes de l'hôpital de Brest manifestent à nouveau

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Le personnel hospitalier de Brest et Carhaix se mobilise à nouveau ce vendredi pour dénoncer les manques d'effectifs et des conditions de travail dégradées selon eux. Dans le cortège, les internes en médecine veulent faire entendre leur malaise.

L'ensemble du personnel hospitalier, y compris les internes, appellent à une mobilisation ce vendredi 14 février L'ensemble du personnel hospitalier, y compris les internes, appellent à une mobilisation ce vendredi 14 février
L'ensemble du personnel hospitalier, y compris les internes, appellent à une mobilisation ce vendredi 14 février © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

"La situation des internes est symptomatique de l'hôpital, il y a un glissement des tâches vers nous avec une surcharge de travail" : Gwenaël Cornec, interne en rééducation au CHRU et président de l'association des internes à Brest, dresse un constat inquiétant de la situation. En grève depuis le 10 décembre, nombre de ces médecins encore en formation n'osent pas quitter leurs services par crainte de mettre les patients en danger. Certains comptent tout de même participer à une journée de mobilisation ce vendredi.

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Des semaines à rallonge

"On a des internes en grande souffrance qui ne savent plus vers qui se tourner, confirme Gwenaël Cornec. Il y a un manque d'effectifs et de chefs, donc les internes récupèrent certaines tâches en plus." "Ça se traduit par moins d'humain, le temps de parole avec les gens est le premier qu'on peut couper, ajoute-t-il. On va soigner des maladies et plus des malades."

Si la loi prévoit 48 heures de travail par semaine pour les internes, en moyenne ils font 56 heures au niveau national, avec des pics à 90 voire 100 heures dans les services les plus en tension. En prime, "nos jours de repos ne sont pas toujours respectés", lance Hugo Panelay, interne au service endocrinologie. "Sur les mois de février et mars, je ne vais avoir que cinq jours de repos en tout. Là, j'ai trois semaines d'affilée de travail à l'hôpital qui m'attendent par exemple."

"On court partout"

Les internes sont amenés à prendre en charge l'hospitalisation des patients. "À l'hôpital de jour, on tourne avec trois fois plus de patients que de lits", déplore Gwenaël Cornec. Une surcharge de travail d'autant plus difficile à gérer que certains patients sont hébergés dans d'autres services quand il n'y a plus de place dans le leur.

"On est donc face à un personnel soignant qui ne sait pas gérer les pathologies aussi bien que le service d'origine, indique Hugo Panelay. En tant qu'interne, je ne suis plus dans mon service, donc si un patient un peu fragile a besoin de moi, je dois retraverser tout l'hôpital en urgence." "On a entre 7 et 10 patients par interne quand tout le monde est là, mais ça peut monter à 15 ou 20 quand il manque des effectifs, précise-t-il. Si en plus, ils sont répartis dans plusieurs endroits, on finit nos journées rincés." 

La grève, difficile en pratique

Début décembre, 60% des internes étaient en grève à Brest. Difficile de faire plus selon eux : "En temps normal, on récupère déjà tout en bout de chaîne, donc c'est encore plus compliqué lorsqu'il y a des mouvements de grève, explique Hugo Panelay. Si on fait grève aussi, il faut annuler des consultations prévues depuis plusieurs mois pour que les médecins seniors se concentrent sur les urgences." 

Ces jeunes médecins encore en étude hésitent par ailleurs à débrayer pour ne pas répercuter les effets sur les patients. "Pour se mettre en grève, il faut négocier avec nos chefs pour ne pas mettre en péril l'organisation du service", indique Gwenaël Cornec. Ces mêmes chefs qui, bien souvent, sont les enseignants qui valident leurs thèses et leurs stages. "On a aussi énormément d'assignations donc on bouche les trous, même en se déclarant grévistes", conclut Hugo Panelay.

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