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A Orléans, le BRGM s'intéresse à nos déchets électroniques

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C'est l'un des enjeux de demain : parvenir à recycler les métaux, rares ou non, contenus dans les déchets électroniques (ordinateurs, téléphones...). A Orléans, le BRGM participe à plusieurs programmes de recherches sur le sujet ; l'un des plus innovants fait appel à des bactéries naturelles.

Le BRGM à Orléans participe à plusieurs programmes de recherche pour récupérer les métaux contenus dans les déchets électroniques Le BRGM à Orléans participe à plusieurs programmes de recherche pour récupérer les métaux contenus dans les déchets électroniques
Le BRGM à Orléans participe à plusieurs programmes de recherche pour récupérer les métaux contenus dans les déchets électroniques © Radio France - François Guéroult

C'est l'un des angles morts actuellement du recyclage : on récupère peu, mal, voire pas du tout les métaux contenus dans les ordinateurs et téléphones portables usagés. Ce ne sera peut-être bientôt plus le cas, grâce aux travaux de recherche auxquels participe à Orléans le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières).

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Une tonne de disque dur va être "broyée" au BRGM

Le projet le plus avancé s'intitule VALOMAG, en partenariat notamment avec Suez. Il a pour objet de récupérer "les terres rares" contenues dans les disques durs des ordinateurs. Les terres rares regroupent 17 métaux, qui sont aujourd'hui largement extraites du sol et raffinées en Chine. "C'est un enjeu d'autant plus important que les terres rares sont utilisées pour des fabrications liées à la transition écologique ou à la transition numérique : batteries de voitures électriques et hybrides, LED, ordinateurs portables, panneaux photovoltaïques, moteurs d'éoliennes", souligne Yannick Ménard, responsable de l'unité déchets et matières premières au BRGM. Plutôt que d'aller extraire des matières premières nouvelles et de stocker en décharge ces métaux, il vaudrait mieux recycler, et démontrer que c'est économiquement rentable."

Dans le cadre de ce programme, une tonne de disque dur va ainsi être "broyée" au BRGM ! "On a besoin de travailler sur de grandes quantités pour valider des processus qui sont complexes, qui reposent à la fois sur l'analyse des composants qu'on trouve dans ces déchets, sur des techniques physico-chimiques et de métallurgie extractive qui vont permettre de récupérer sélectivement ces métaux. Il faut notamment pouvoir gérer les hétérogénéités de la matière." Après plusieurs années de recherche en laboratoire, le projet entre donc dans sa phase de test grandeur nature.

Des bactéries pour récupérer des métaux

Un autre projet est encore plus novateur, car il consiste à utiliser des... bactéries naturelles pour récupérer des métaux ! L'expérience est actuellement menée par Gwenaëlle Guezennec, chef de projet au BRGM, sur des cartes électroniques usagées - ces circuits imprimés utilisés pour les ordinateurs, les clés USB, les puces de téléphone, etc. "Ce sont des bactéries qu'on trouve dans le sol, à l'état naturel, explique la chercheuse, mais dans des environnements très particuliers, et même extrêmes : chauds et acides, comme c'est le cas des environnements géothermaux, quand on a des sources d'eau chaude par exemple."

L'un des laboratoires du BRGM à Orléans
L'un des laboratoires du BRGM à Orléans © Radio France - François Guéroult

Les bactéries remplacent en fait les réactifs chimiques. "Ces bactéries existent depuis longtemps et elles se sont adaptées à des conditions extrêmes, elles peuvent travailler à des températures relativement basses, entre 30 et 50 degrés. On leur ajoute des nutriments, et elles produisent elles-mêmes l'équivalent des réactifs chimiques pour dissoudre les métaux, car il faut passer par l'état liquide pour isoler les métaux. On a démontré lors des essais en laboratoire qu'elles étaient capables d'extraire quasiment 100% du cuivre, 100% du nickel, 100% du cobalt contenus dans ces déchets électroniques".

Reste à transposer le procédé à l'échelle industrielle, et cela prendra sans doute encore plusieurs années. Mais ces bactéries sont aussi testées pour les déchets miniers - une expérience est en cours en Finlande, qui pourrait permettre là aussi de récupérer des métaux, y compris des terres rares.

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