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TÉMOIGNAGES - 20 ans après, ils racontent leur 11-Septembre

Par
  • France Bleu

Les États-Unis commémorent ce samedi les 20 ans des attentats du 11-Septembre. Des attaques qui ont fait près de 3.000 morts ce jour-là et qui restent un immense traumatisme pour ceux qui l'ont vécu en direct de New York. Certains d'entre eux ont témoigné sur France Bleu.

Un mémorial a été construit à l'endroit où se trouvaient les deux tours du World Trade Center. Un mémorial a été construit à l'endroit où se trouvaient les deux tours du World Trade Center.
Un mémorial a été construit à l'endroit où se trouvaient les deux tours du World Trade Center. © AFP - Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas

Ils sont Américains, Sarthois, Alsaciens, Normands, Limousins, Nordistes et ont tous pour point commun d'avoir vécu au plus près les attentats du 11-Septembre 2001. Vingt ans après, ils ont témoigné au micro des journalistes du réseau France Bleu. Et la douleur est toujours très forte.

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"Je pense que c'est un traumatisme qui va me suivre toute ma vie", a par exemple confié sur France Bleu Maine Linda Rattner Celle, une Américaine de 56 ans qui se trouvait à quelques rues du World Trade Center ce matin-là. Au moment où le premier avion percute l'une des deux tours, à 8h46 (heure locale) "tout à commencé à vibrer, j'ai regardé par ma fenêtre et tout le monde regardait en haut des tours, explique-t-elle. Je suis sortie et on a vu une toute petite flamme qui sortait de la Tour." Quelques minutes plus tard, le deuxième avion se crashe à son tour : "À ce moment-là, on s'est rendu compte que c'était quelque chose de très très grave."

Vingt ans et une thérapie après, il y a encore "des trous noirs dans ma mémoire", dit-elle. Ces attentats lui ont au moins permis une chose : se rendre compte "que tout peut arriver à n'importe quel moment" et qu'il "faut aussi faire attention à ce que l'on fait pour la vie et pour la planète".

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"J'en garde une certaine leçon, on croit vivre dans un équilibre, mais on s'aperçoit que cet équilibre peut très vite être rompu", c'est le sentiment de Renée Geoffrion, une habitante de Pierre-Buffière en Haute-Vienne, interrogée par France Bleu Limousin. Elle était à New York avec son mari le 11 septembre 2001. Elle y est retournée dès l'année suivante, pour "revoir New York dans un contexte positif".

Le porcelainier Michel Bernardaud se souvient de "l'affolement général", "des milliers de gens qui couraient dans la rue pour rentrer chez eux". Le Limousin souligne qu'il n'a pas le droit d'être traumatisé : "Les gens qui ont été traumatisés, ce sont ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leurs familles... Il ne faut pas s'approprier des cicatrices qu'on ne mérite pas".

Il vit son premier jour de travail à New-York le 11 septembre 2001

Le 11 septembre 2001, le Colmarien Thierry Kranzer se trouvait à New-York pour ce qui devait être son premier jour de travail à l'ONU comme attaché de presse : "Nous étions trois nouveaux. Nous avons passé la sécurité, puis nous sommes montés à l'étage dans les bureaux de la DRH. Arrivés sur place on nous a dit : mais qu'est-ce que vous faites là? Tout est annulé! Regardez donc par la fenêtre! "

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Thierry Kranzer voit un immense panache de fumée se dégager du sud de Manhattan, "mais ça fumait tellement que je n'avais même pas vu qu'une des deux tours était déjà tombée".  Lui et ses collègues sont alors mis à l'abri dans les sous-sols de l'ONU avant finalement d'être évacués. Dans les jours qui ont suivi, l'Alsacien raconte à France Bleu Alsace qu'il scrutait le ciel et qu**'il était affolé quand un avion passait dans le ciel.** "On a mis du temps à s'en sortir" témoigne-t-il. 

Des gens, dans les rues, vendent des t-shirts "J'ai survécu au 11 septembre"

Cet événement traumatisant, Shelly et James l'ont vécu de part et d'autre de l'Atlantique, l'un à New-York, l'autre à Paris. Pour le couple américain, sarthois d'adoption qui a fondé le centre d'art contemporain des Moulins de Paillard, le souvenir reste vif. Ils se sont confiés à France Bleu Maine.

A Paris, Shelly imagine le pire pour sa famille et son mari, resté à Brooklyn : "On se demande qui aurait pu être là ?" Quelques jours avant, elle-même se trouvait encore dans un parc, au pied du World Trade Center, où elle travaillait avec des enfants. Finalement, aucun de ses proches n'a été touché. A New-York, James, lui, a d'abord cru à un accident. Mais au moment où il assiste à l'effondrement des tours, il devient évident qu'il s'agit d'autre chose.

Dans les semaines qui suivent, James raconte que des gens, dans les rues, se mettent à vendre des t-shirts "J'ai survécu au 11 septembre" ou des bocaux de cendres en guise de souvenir. Ce qui inspire du "dégoût" au couple d'artistes. Pour James, le travail servira de refuge, jusqu'à une dépression qu'il mettra deux ans à guérir.

Même loin de New-York, nombreux sont ceux qui se sont inquiétés pour leurs proches, d'autant que les communications étaient difficiles dans la ville dévastée. Marc Feldman, New-Yorkais vivant à Rennes et directeur de l'Orchestre National de Bretagne, se souvient avoir mis du temps à joindre sa soeur : "Elle regardait les bâtiments car elle habitait un appartement face du World Trade Center, et là elle a vu les deux tours s'écrouler, quelque part j'étais avec elle là-bas".

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Guylaine, une Tourangelle, avait sa soeur et sa famille à New-York : "Je savais que mon beau-frère avait un rendez-vous au World Trade Center, mais je ne savais pas quel jour". Il a fallu attendre 20h pour être rassurée.

On se rend dans une caserne, où il ne reste qu'un pompier, tous les autres sont morts.

Le 11 septembre 2001, Thierry Velu n'était pas aux Etats-Unis, mais dans sa caserne de Montreuil-sur-Mer. Fondateur du Groupe de secours catastrophe français (GSCF), basé à Villeneuve d'Ascq, le pompier nordiste contacte l'ambassade américaine, et propose l'aide de l'association. 

Le 13 septembre, dix pompiers bénévoles décollent pour New York. Pendant cinq jours, ils assurent une aide logistique et morale auprès de leurs collègues américains autour du World Trade Center. Près de 350 pompiers new-yorkais sont morts dans l'effondrement des tours. 

"Quand on arrive sur zone", raconte Thierry Velu à France Bleu Nord, "il n'y a plus rien. On se croirait sur un séisme. On se rend dans une caserne, où il ne reste qu'un pompier, tous les autres sont morts. On était tétanisés. Les larmes étaient prêtes à tomber, mais il fallait rester forts pour les soutenir moralement". Leur mission accomplie, les bénévoles français ont eu du mal à repartir et à laisser leurs collègues américains. "On y pense toujours, vingt ans après" reconnaît-il.

La solidarité contre l'horreur, le chef colmarien Jean-Yves Schilliger l'a mis en pratique. En septembre 2001, il dirigeait deux restaurants à New-York, dont un à Manhattan. C'était le KO à New-York, une ville très animée d'habitude : "Dès qu'il y avait le bruit d'une alarme, tout le monde paniquait". Durant six mois, par solidarité, le cuisinier étoilé a préparé des plats, des sandwiches, pour envoyer aux pompiers et aux personnes qui déblaient les gravats. 

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