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Procès du "tueur de DRH" : ce qu'attendent les proches des victimes

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Une condamnation, des réponses, un face-à-face. Les proches des victimes de Gabriel Fortin abordent son procès devant la Cour d'Assises de la Drôme, à partir de ce mardi 13 juin, avec des attentes différentes.

Patricia Pasquion et Géraldine Caclin, les deux victimes de Gabriel Fortin à Valence et Guilherand-Granges Patricia Pasquion et Géraldine Caclin, les deux victimes de Gabriel Fortin à Valence et Guilherand-Granges
Patricia Pasquion et Géraldine Caclin, les deux victimes de Gabriel Fortin à Valence et Guilherand-Granges - Photos fournies par des proches de Patricia Pasquion et par Faun Environnement

Les trois semaines qui s'ouvrent s'annoncent émotionnellement très difficiles pour les proches des victimes de Gabriel Fortin. Celui que l'on a surnommé "le tueur de DRH" doit comparaître à partir de ce mardi 13 juin devant la Cour d'Assises de la Drôme pour une tentative d'assassinat et trois assassinats. Trois femmes abattues sur leur lieu de travail :  Estelle Luce le 26 janvier 2021 à Wolfgantzen dans le Haut-Rhin, et, deux jours plus tard, Patricia Pasquion au Pôle Emploi de Valence et Géraldine Caclin chez Faun à Guilherand-Granges.

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Des questions encore, deux ans et demi après les faits

En réalité, les proches des victimes n'attendent pas grand chose de Gabriel Fortin. Ils se sont préparés à ce qu'il garde le silence, voire à ce qu'il refuse d'assister à son procès. Et s'il parle, ils redoutent de l'entendre salir la mémoire des victimes. Géraldine Caclin, DRH chez Faun Environnement, avait licencié Gabriel Fortin en 2009. Dominique Arcadio, l'avocat de son mari et de ses deux enfants, explique qu'"ils pressentent qu'ils n'auront pas de réponse. Mais, s'il devait y avoir une réponse, ils aimeraient qu'au moins cette personne explique pourquoi il a éprouvé le besoin de tuer une personne qui avait toujours été correcte avec lui, qui ne lui avait jamais manqué de respect, qui avait fait en sorte que cette séparation professionnelle se passe dans des conditions dignes. Donc, ils ont besoin qu'on leur explique l'inexplicable."

Patricia Pasquion, d'après l'enquête, Gabriel Fortin ne la connaissait pas. Elle n'était pas sa conseillère Pôle Emploi. L'a t-il seulement croisée ? L'a t-il ciblée juste parce que, depuis le parking sur lequel il s'est garé, il l'a vue par une fenêtre, seule dans ce bureau près d'une sortie stratégique par laquelle s'échapper ? C'est la précision qu'attend encore sa famille.

Les collègues de Patricia Pasquion attendent aussi des précisions sur les faits souligne Catherine Albout, déléguée syndicale SNU-FSU : "jusqu'ici, c'est par la presse que les collègues apprennent des choses. Quand ils lisent dans les médias qu'on a retrouvé des douilles par terre et que, visiblement, il avait l'intention de tuer d'autres personnes...tout ça c'est quand même très perturbant pour les personnels qui ont besoin de réponses et d'être soutenus." Le syndicat SNU-FSU veut se porter partie civile à l'audience. Quatre collègues de Patricia Pasquion n'ont pas repris leur travail à Pôle Emploi à ce jour. Huit ont demandé une mutation pour s'éloigner de Valence.

Une occasion de dire leur douleur à l'accusé ?

Le mari et le fils de Géraldine Caclin sont appelés à témoigner pendant l'audience. Le mari et les deux filles de Patricia Pasquion également. "Ils ont besoin de parler, ils ont besoin de s'exprimer, il est nécessaire que la justice les entende" souligne Me Denis Dreyfus, pour la famille Pasquion. "Si lui veut rester muré" poursuit-il, "il faut qu'il entende le cercle concentrique des souffrances qui est énorme. Il faut qu'il entende tout ce qu'il a pu, pour sa petite personne et ce qu'il percevait comme sa justice, générer comme drames. Et il est faux de penser que les proches se relèveront de ces drames par la décision de justice. Ils vont repartir avec leur deuil et vivre avec leur souffrance et les béquilles que leur vie leur permettra de trouver."

Pour Me Anne Jung, qui représente la mère et le beau-père de Patricia Pasquion, "les proches pourraient essayer de transmettre à Gabriel Fortin leur douleur, lui dire qu'il a ruiné leur vie. Mais est-il capable de l'entendre ? Ce monsieur est complétement fermé à tout. De ce procès, on n'attend rien de plus que la condamnation." Gabriel Fortin encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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