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Procès de la mort du petit Kenzo à Lunel : la tristesse, la douleur et la colère du père

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Le procès de la mort du petit Kenzo à Lunel touche à sa fin aux assises de l'Hérault. Dans le box, Angelina, la mère de l'enfant qui avait 22 mois, et Teddy, son ex-compagnon, seront fixés sur leur sort ce vendredi. Jeudi, le père de l'enfant, victime de terribles violences, est passé à la barre.

La mère et son ex-compagnon seront fixés sur leur sort ce vendredi La mère et son ex-compagnon seront fixés sur leur sort ce vendredi
La mère et son ex-compagnon seront fixés sur leur sort ce vendredi © Radio France - Salah Hamdaoui

"Quand Kenzo est né, il était tout petit. En le prenant, j’avais peur de lui faire du mal." Sylvain se rappelle combien il était heureux. "C’était mon premier enfant, j'étais content" mais au fil des semaines, les choses se dégradent. Angelina, 17 ans à l’époque, change, "elle n’était plus la même". À longueur de journées "en pyjama devant la télé avec son portable." Il se dit que c'est "la redescente" après l'accouchement.

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Le procès de la maltraitance

Angelina, 23 ans aujourd'hui, et Teddy, son ex-compagnon de 35 ans, comparaissent depuis le début de la semaine devant la cour d'assises de l'Hérault. Lui, pour actes de torture ou barbarie et pour le meurtre du bébé. Elle, pour complicité d'actes de torture ou barbarie et non dénonciation de crime. Kenzo est mort à 22 mois, le 14 février 2017 dans une chambre d’hôtel à Lunel, victime de terribles sévices. À la barre, une médecin urgentiste et un médecin légiste ont témoigné qu'ils n'avaient jamais vu ça de toute leur carrière.

Trop de tensions, trop d'insultes

Sylvain, partie civile, poursuit et raconte que, sans qu'il comprenne pourquoi, Angelina s'est mise à l’insulter du matin au soir. Parfois même, elle en venait carrément aux mains. Alors il décide de la quitter. "Je voulais pas vivre dans un cauchemar comme ça. Devant un enfant, c’est intenable". 

Il la quitte mais il n’a pas quitté Kenzo. Pourtant pendant quatre mois, il n’a aucune nouvelle de son fils. Par texto, Angelina lui dit qu’il ne le reverra pas, elle l'injurie et le menace de mort. Difficile de les retrouver : Angelina est hébergée chez les uns, chez les autres, vit dans des hôtels bon marché et même dans une voiture.  

"Les yeux dans les yeux, je vous le dis : vous vous êtes battu comme un lion !" (l'avocat du père de Kenzo)

Sylvain ne baisse pas les bras et tente de récupérer Kenzo, par tous les moyens. Il voit une assistance sociale, dépose une main courante à la police, écrit au parquet pour prévenir que son fils est en danger. "Mais on m’a pas pris en compte. Je comprends pas, je pouvais pas faire plus". Il est à la barre et il pleure.

Les failles du système dénonce son avocat qui rappelle qu'Angelina ne s'est pas présentée à deux médiations. Il rappelle aussi ce courrier du Conseil départemental, fin décembre 2016, qui demande à Sylvain de déposer une requête auprès du juge des enfants. Sylvain l'a fait, un mois auparavant. "Peut-être que s’il avait eu un beau métier, une belle situation..." suggère Me Michaël Corbier mais Sylvain "vient de la ZUP de Nîmes, un fumeur de shit" et il s’énerve : "c’est ce qui est insupportable dans cette affaire".

"Pourquoi la justice, elle a rien fait ? Pourquoi l'assistante sociale, elle a rien fait ?" (Le père de Kenzo)

Sylvain est un homme petit et plutôt mince. Ses mots sont simples mais transpirent la sincérité. Jamais il n'a jamais bronché au cours des débats parfois plus que pesants. Confronté à l'insupportable, il lui est arrivé de quitter la salle d'audience précipitamment.

"Angelina, je l'ai aimée" confie-t-il. Il reconnait qu'une fois, il a levé la main sur elle parce qu'elle voulait faire prendre un bain à Kenzo "dans une eau bouillante". Il l'a aimée mais jamais dit-il, il ne lui pardonnera ce qu’elle a fait. 

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