[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

Morte étouffée avec une madeleine : défilé de témoins et flou persistant à la cour d'assises d'Indre-et-Loire

Par

A la cour d'assises d'Indre-et-Loire, à Tours, le deuxième jour du procès de l'homme accusé d'avoir tué Yvette, 92 ans, en mai 2019, a constitué en un long défilé de témoins. Une journée peu favorable à l'accusé mais ses avocats soulèvent les incohérences dans certains témoignages.

Le palais de justice de Tours Le palais de justice de Tours
Le palais de justice de Tours © Radio France - @Boris Compain

La deuxième journée du procès de l'homme accusé d'avoir tué une résidente d'Ehpad en l'étouffant avec des madeleines s'est achevée vers 22h ce jeudi à la cour d'assises d'Indre-et-Loire. Preuve que les témoins ont été nombreux et les dépositions parfois longues, comme celle du médecin légiste qui a confirmé la mort par étouffement, sans pouvoir exclure ni affirmer l'intervention d'un tiers dans ce décès. Des éléments sont apparus défavorables à l'accusé mais ne constituent pas des preuves irréfutables, ses avocats soulevant par ailleurs des incohérences dans les témoignages du personnel de l'Ehpad où Yvette est morte le 13 mai 2019.

Publicité

Sept femmes travaillant à l'Ehpad, situé à Tours, à l'époque de la mort d'Yvette, témoignent. Elles sont unanimes sur les difficultés d'Yvette à se nourrir, estiment qu'il était dangereux de lui donner à manger en position allongée. Des dires d'une ASH, le 13 mai 2019, l'accusé est arrivé vers 18h30 puis est reparti vers 19h et dans les cinq minutes suivant son départ, Yvette est retrouvée morte. Mais était-ce à 19h02, 19h05, 19h10 ? Les souvenirs du personnel sont flous, trois ans plus tard. "Le personnel se trompe sur les horaires et s'est manifestement concerté" assène Me Abed Benjador fils, avocat de la défense, en sortie d'audience.

De tous témoignages du personnel de l'Ehpad, c'est celui de l'infirmière qui constate le décès qui reste le plus constant, des auditions jusqu'à la cour d'assises. Elle confie suivre une thérapie car certaines images la hantent, comme la bouche grande ouverte de la victime pleine de madeleines et la toilette mortuaire. Pourquoi l'avoir effectuée si vite ? "Je ne pouvais pas la laisser comme ça (...) c'était du respect." Comme aux autres, la présidente demande "Couvrez-vous quelqu'un, une maladresse ?" Réponse de celle qui ne travaille plus à l'Ehpad, "pas du tout.

Le viager, mobile d'un possible crime ?

L'accusé possédait la maison de la victime en viager depuis 1995, c'est l'élément-clé de ce procès car il pourrait s'agir d'un mobile pour un possible crime. L'homme ne peut en effet revendre librement le bien du vivant d'Yvette. Il lui faudrait son autorisation, ou plutôt celle de sa tutelle, et s'assurer en outre que la rente est toujours versée. Une opération extrêmement compliquée estime un notaire. L'homme passe une trentaine d'appels à des agences immobilières dans les mois précédant la mort d'Yvette. Des agences qui se retranchent derrière le secret professionnel. 

Cherchait-il à vendre la maison ? Ou se renseignait-il sur des biens à acheter pour un projet "à long terme" comme le dit sa femme, qui indique qu'ils réfléchissaient à déménager pour leur retraite. Ils ont fait estimer la maison en viager en 2017, à environ 280.000 euros. Or, en 2019, peu avant la mort d'Yvette, une des recherches qu'ils effectuent pour un bien se chiffre à 270.000 euros. "Vous comprenez que ça m'interpelle, que les montants soient semblables?" interroge l'avocat général. "Quand on parle de viager, c'est malsain, les gens trouvent ça bizarre. Mais lui il était fier de verser ce viager" assure la femme de l'accusé. "Il disait qu'il participait un peu au bien-être de [la victime]."

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined