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Mort de Zineb Redouane à Marseille : une contre-expertise met en cause les CRS

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Deux ans après la mort de Zineb Redouane à Marseille, touchée par une grenade lacrymogène lors d’une manifestation des gilets jaunes en décembre 2018 à Marseille, une contre-enquête met en cause les conclusions du rapport d’expertise officiel. Elle valide la thèse d’un tir tendu provenant des CRS.

Les proches de Zineb Redouane au premier rang du cortège cours Belsunce à Marseille
Les proches de Zineb Redouane au premier rang du cortège cours Belsunce à Marseille © Radio France - Timour Ozturk

C'était il y a deux ans tout juste. Le 1er décembre 2018, lors d'une manifestation des gilets jaunes à Marseille, Zineb Redouane, octogénaire, est touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle se trouve à la fenêtre de son appartement à Marseille au 4e étage. Grièvement blessée au visage, elle succombe le lendemain à l'hôpital lors de son anesthésie. Sa mort suscite une vive émotion. Très vite, sa famille et la population accuse la police. 

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Une contre-expertise menée par Disclose et Forensic Architecture

Après plusieurs rebondissements, l'affaire est dépaysée à Lyon en août 2019 suite à des soupçons de collusion entre le parquet de Marseille et les policiers mis en cause. Et on apprend donc ce mardi que l'analyse conduite par le média en ligne d'investigation Disclose, basée sur le rapport balistique, des images de vidéosurveillance et une modélisation 3D détaillée, contredit le rapport d'expertise officiel qui concluait que le lance-grenade à l'origine du tir avait été "utilisé selon les préconisations et les procédures d'emploi en vigueur dans la police nationale" et mettait hors de cause les CRS.  

Les CRS responsables ? 

L'un des avocats de la famille était persuadé qu'il s'agissait d'un tir tendu, strictement interdit face à un immeuble d'habitation. Et selon la contre-enquête, "depuis la position des CRS au moment du tir, la présence de plusieurs immeubles en vis-à-vis direct aurait dû constituer, à tout le moins, une alerte rouge"

D'autant que la munition utilisée, une grenade de type MP7, "est normalement prévue pour atteindre une cible située à 100 mètres". L'analyse image par image de Disclose et Forensic Architecture permet, selon eux, d'identifier la trajectoire du tir en direction de l'immeuble de la victime ainsi que la position du tireur. Le projectile a, d'après la contre-enquête, atteint Zineb Redouane "au bout de 37 mètres"

Conclusion de Disclose : la modélisation 3D de l'environnement "démontre l'existence d'un danger au moment du tir et les responsabilités du tireur et du superviseur sont clairement engagés". Un magistrat lyonnais, rappelle Disclose, doit encore se prononcer sur la conformité du tir et la responsabilité des CRS dans la mort de Zineb Redouane. Les avocats de sa famille espèrent que le juge réclamera une nouvelle expertise. 

Mort de Zineb Redouane : les preuves qui accusent la police

Plainte contre Christophe Castaner

L’avocat des enfants de Zineb Redouane annonce ce mardi qu'il va déposer plainte contre Christophe Castaner pour "altération et soustraction de preuves" devant la Cour de justice de la République. La famille de l'octogénaire décédée accuse l'ancien ministre de l’Intérieur d’avoir ordonné à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) de ne pas saisir le lance-grenade utilisé et à l’origine du projectile ayant été lancé chez Zineb Redouane et d’avoir affirmé à plusieurs reprises dans les médias que les forces de l’ordre n’avaient joué aucun rôle dans sa mort.

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