[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

Chantage à la vidéo intime : cinq personnes entendues en garde à vue, dont le maire de Saint-Étienne

- Mis à jour le
Par

Cinq personnes ont été auditionnées en garde à vue, mardi matin, à Lyon, dans l'enquête sur le chantage à la vidéo intime à la mairie de Saint-Étienne. Parmi elles, le maire de la ville, Gaël Perdriau, qui va également être exclu du parti Les Républicains a-t-on appris ce matin.

Gaël Perdriau, ici en 2014, lors de son élection à la mairie de Saint-Étienne, où il ne réussira à décrocher le poste qu'en s'alliant avec le centriste Gilles Artigues. Gaël Perdriau, ici en 2014, lors de son élection à la mairie de Saint-Étienne, où il ne réussira à décrocher le poste qu'en s'alliant avec le centriste Gilles Artigues.
Gaël Perdriau, ici en 2014, lors de son élection à la mairie de Saint-Étienne, où il ne réussira à décrocher le poste qu'en s'alliant avec le centriste Gilles Artigues. © AFP - Jeff Pachoud

Ils sont cinq à avoir été entendus sous le régime de la garde à vue mardi matin, selon une information révélée par nos confrères de France Info : Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne, Pierre Gauttieri, son directeur de cabinet, la directrice de cabinet adjointe Claire Vocanson, ainsi que Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-Jérôme, les deux personnes soupçonnées d'avoir co-organisé le guet apens.

Publicité

Tous sont soupçonnés, à différents niveaux, d'être impliqués dans un chantage à la vidéo intime qui a duré des années à l'encontre de Gilles Artigues, l'ancien premier adjoint du maire de Saint-Étienne.

Certaines gardes à vue levées à la mi-journée

À la mi-journée, certaines de ces gardes à vue ont été levées, dont celle de Gaël Perdriau a confirmé le Parquet de Lyon dans un communiqué. Le Parquet qui précise que ces auditions avaient pour objet de "recueillir les premières déclarations des principaux protagonistes de cette affaire et notamment celles de ceux qui s’étaient exprimés dans les médias au cours des dernières semaines", et notamment depuis les perquisitions réalisées le 5 septembre dernier. Les investigations se poursuivent précise-t-il encore. 

L'affaire a été révélée, fin août, par Médiapart. C'est Gilles Rossary-Lenglet qui a allumé la mèche en témoignant avoir piégé Gilles Artigues. Celui-ci a été filmé, à son insu, dans un hôtel parisien avec un escort boy, lui, l'élu centriste, marié et père de famille, proche des milieux très catholiques. Toujours d'après Gilles Rossary-Lenglet, ce complot aurait été lancé à la demande de Gaël Perdriau et de son directeur de cabinet, afin de "contrôler" politiquement cet encombrant allié centriste avec qui les relations étaient tendues avant même la prise de la municipalité de Saint-Étienne, en 2014. Les deux hommes ont ensuite menacé Gilles Artigues de rendre cette vidéo intime publique s'il ne leur obéissait pas.

La défense de Perdriau mise à mal

Une fois l'affaire éventée, fin août, Gilles Artigues a porté plainte. Une information judiciaire a ensuite été ouverte pour "atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions". Des perquisitions ont aussi eu lieu à la mairie de Saint-Étienne, le 5 septembre dernier.

Gaël Perdriau a d'abord nié en bloc le chantage, affirmant même ne pas savoir que cette vidéo existait. Puis il a accusé à demi-mots son grand rival au sein des Républicains, Laurent Wauquiez, d'avoir créé cette machination pour lui nuire et l'empêcher de prendre la présidence du parti lors des prochaines élections d'octobre. Des déclarations qui ont déclenché des réactions consternées jusque dans son propre camp politique. Mais cette défense a été sévèrement mise à mal lundi, quand Médiapart a diffusé de nouveaux enregistrements, accablants, où l'on entend clairement Gaël Perdriau et son directeur de cabinet menacer Gilles Artigues de dévoiler la vidéo érotique, jusque dans l'école de ses enfants.

Ce mardi matin, Gaël Perdriau a donc été entendu à Lyon par la police judiciaire. Il va également être exclu du parti Les Républicains, la procédure d'exclusion est en cours, vient de confirmer le secrétaire général LR Aurélien Pradié.

Les reportages essentiels pour tout comprendre

Les principaux protagonistes de cette affaire

  • Gaël Perdriau : le maire (LR) de Saint-Étienne, il est accusé par Gilles Artigues (son ex premier adjoint) d'avoir commandité un moyen de le museler politiquement.
  • Pierre Gauttieri : directeur de cabinet à la mairie de Saint-Étienne, il est lui aussi accusé d'avoir tendu un piège à Gilles Artigues afin de faire pression sur ce dernier. 
  • Gilles Artigues : ancien premier adjoint (UDI) au maire de Saint-Étienne à l'époque des faits, en 2014. Il est aujourd'hui troisième adjoint au maire et vice-président de Saint-Étienne Métropole. C'est lui la victime présumée. Il a été filmé avec un escort boy et a subi un chantage à la vidéo érotique.
  • Samy Kéfi-Jérôme : actuel adjoint au maire de Saint-Étienne à l'éducation, c'est, selon son ex-compagnon Gilles Rossary-Lenglet, l'autre co-organisateur du piège. Il apparait sur la vidéo en question. 
  • Gilles Rossary-Lenglet : c'est lui qui a révélé l'affaire et lui qui a co-organisé le guet-apens dont a été victime Gilles Artigues dans un hôtel parisien. Il affirme que le maire et son entourage lui ont commandé ce piège. Il était en couple avec Samy Kéfi-Jérôme au moment des faits. 

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined