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Église à Saint-Pierre-de-Colombier : la DREAL s'est montrée peu curieuse

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La direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement a laissé passer de grossières erreurs dans le dossier déposé par la famille missionnaire de Notre Dame. L'administration en conclut que l'étude d'impact n'est pas nécessaire.

Les opposants au chantier de la future église de la famille missionnaire de Notre Dame ont déposé des panneaux dans le village. Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), le 11 février 2020. Les opposants au chantier de la future église de la famille missionnaire de Notre Dame ont déposé des panneaux dans le village. Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), le 11 février 2020.
Les opposants au chantier de la future église de la famille missionnaire de Notre Dame ont déposé des panneaux dans le village. Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), le 11 février 2020. © Radio France - Pierre-Jean Pluvy

La famille missionnaire de notre Dame, une congrégation fondée en 1946 à Saint-Pierre-de-Colombier a lancé un chantier de construction d'une église et d'un bâtiment d'hébergement des pèlerins sur la rive gauche de la Bourges, la rivière qui traverse ce village de quatre cents habitants du Sud Ardèche. Depuis plusieurs mois des opposants rassemblés au sein de l'association des "Ami.es de la Bourges" contestent ce projet, le jugeant démesuré et attentatoire à l'environnement. Il faut dire que la DREAL, la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement s'est montrée bien peu curieuse dans cette affaire. 

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Deux erreurs qui passent comme une lettre à la poste

Dans le dossier déposé par le maître d'ouvrage, la famille missionnaire de Notre-Dame il y au moins deux erreurs : 

  1. La congrégation écrit que le projet ne se trouve pas dans un parc naturel régional. Ce n'est pas le cas puisque la commune de Saint-Pierre-de-Colombier fait partie du parc naturel régional des monts d'Ardèche. 
  2. La congrégation explique que le projet n'aura pas d'atteinte paysagère. Là encore il est difficile d'imaginer qu'un projet de près de 9000 mètres carrés au sol dont une église avec deux clochers de cinquante mètres de haut n'ait pas d'impact sur l'environnement paysager de ce village de quatre cents habitants.  

Des espèces menacées ignorées

Les religieux ont fait pratiquer une étude environnementale. Il y est écrit noir sur blanc : "la destruction directe ou indirecte d'espèces protégées est probable en cas d'implantation du projet sur les secteurs à enjeux forts de conservation. Toutefois seule une passerelle doit prendre place à ce niveau. Les piles et les culées doivent être placées en partie haute du lit majeur et dans des milieux peu sensibles". L'étude note qu'il y a sur place des espèces protégées comme par exemple la loutre d'Europe ou le sonneur à ventre jaune, un amphibien. Or cette étude est annexée au dossier présenté à la DREAL. La DREAL prend pourtant la décision suivante : "sur la base des informations fournies par le pétitionnaire, le projet de création d'un église par la famille missionnaire,n'est pas soumise à étude d'impact" . 

Une nécessaire dérogation

La présence d'espèces menacées n'est pas rédhibitoire pour un projet. Il est possible de demander une autorisation à détruire ces espèces, une dérogation. Elle peut être accordée par exemple en cas d'intérêt public majeur. Ici aucune demande n'a été faite. Le dossier étudié par la DREAL semble éviter les sujets qui fâchent. 

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