Un plan de suppression de 80 postes à la Chambre de métiers et de l'artisanat Centre-Val de Loire

C'est une assemblée générale extraordinaire sous haute tension que va vivre ce lundi à Orléans la Chambre de métiers et de l'artisanat Centre-Val de Loire (CMA), avec à l'ordre du jour un plan de restructuration drastique. Les Chambres de métiers en France doivent en effet faire face à une forte baisse de leur financement, liée notamment à une réforme de la taxe spécifique que paient les entreprises (la TFCMA, la taxe pour frais de chambre). Pour la CMA Centre-Val de Loire, cela se traduit dès cette année par un déficit de 3,5 millions d'euros.

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80 postes sur la sellette

Ce plan de restructuration prévoit la suppression de 80 postes, dont une cinquantaine de CDD, sur un effectif total de 650 salariés. "C'est une situation inédite, souligne Thomas Rapin, délégué régional CFDT à la CMA Centre-Val de Loire. Certes, toutes les chambres de métier sont confrontées à cette difficulté, c'est un contexte national, mais c'est dans notre région qu'est prévu le plan de restructuration le plus drastique, c'est un choix que nous ne comprenons pas. Il y a une différence entre réduire la voilure et couler le navire."

Selon le représentant syndical, ce sont les services de proximité rendus aux artisans qui vont le plus pâtir de ce plan de restructuration. "Les suppressions de postes vont surtout affecter les antennes départementales, observe-t-il. On aura donc moins de personnel pour répondre aux besoins des artisans. C'est d'autant plus un gâchis qu'on a réussi, ces dernières années, à développer des compétences très pointues par exemple sur les métiers d'art ou le développement durable : comment imaginer qu'on pourra assumer nos missions avec la même efficacité en ayant perdu 12% de nos effectifs ?" En Centre-Val de Loire, l'artisanat représente 64.000 entreprises.

Appel de la CTDT à faire grève ce lundi

Le plan prévoit également la vente des locaux des antennes départementales : Châteauroux et Tours en 2025, qui devront déménager dans les CFA (centres de formations des apprentis) puis Blois et Bourges en 2026. "Je suis la première à avoir fait du lobbying auprès de CMA France et des parlementaires contre cette réforme de notre financement, disait Aline Mériau, la présidente de la CMA Centre-Val de Loire, à France Bleu Orléans en décembre dernier, lors d'un précédent mouvement de grève intersyndical. On sait que le réseau des chambres de métiers va perdre au total 60 millions d'euros de financement sur cinq ans, d'ici 2027. Il faut bien qu'on fasse quelque chose pour pérenniser notre établissement", concluait-elle. La CFTDT appelle les salariés de la CMA Centre-Val de Loire à se rassembler et à de nouveau faire grève ce lundi.