Les internes en grève pour une réforme de leur temps de travail

Les internes en médecine sont en grève ce lundi pour relancer les discussions sur la réforme de leur temps de travail. Selon l'Intersyndicat national des internes (Isni), à l'origine du mouvement, celui-ci est suivi par 25% des internes. Selon le ministère de la Santé seuls 5,6% d'entre eux sont en grève.

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Ces étudiants en médecine qui complètent leur formation à l'hôpital n'ont pas arrêté le travail aujourd'hui : ils portent un brassard pour manifester leur mécontentement. Dans certains villes comme à Montpellier, ils se sont simplement déclarés en grève pour une heure ou deux. Un sit-in a eu lieu au CHU de Bordeaux, des rassemblements ont été organisés devant ceux de Reims et Poitiers.

Selon une étude de l'Isni, les internes travaillent en moyenne 60 heures par semaine ... Certains d'entre eux peuvent même faire** jusqu'à 90 heures** par semaine, lors d'un stage en chirurgie par exemple. Dans ces conditions, "gare aux erreurs médicales, faute de repos suffisant" , prévient l'Isni. D'autant que d'après le syndicat, le "repos de sécurité" , une pause de onze heures que les internes sont censés prendre après chaque nuit de garde, n'est respecté que dans un cas sur cinq .

"Il n'est plus acceptable que les internes soient corvéables à merci"
— Marisol Touraine

En juin 2013, la France a été mise en demeure par Bruxelles au sujet du temps de travail des internes. Car légalement, on ne peut travailler plus de 48 heures par semaine . En octobre dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine a reconnu qu'il n'était "pas acceptable que les internes soient corvéables à merci" .

Mais les négociations entamées depuis entre les internes et le ministère n'ont pas abouti. C'est d'ailleurs contre la dernière proposition de Marisol Touraine que les internes protestent ce lundi. Elle souhaite réduire d'une demi-journée leur temps de travail hebdomadaire. Les internes, eux, souhaitent que la demi-journée de travail supprimée soit le samedi matin. Il deviendrait ainsi un "temps de garde", mieux rémunéré.

"Des variables d'ajustement"

L'Isni, qui dans son communiqué dénonce par ailleurs "l'attitude méprisante et irrespectueuse * du cabinet de Marisol Touraine"* , craint également que la réforme de l'internat vienne "dégrader un peu plus la formation des internes, notamment en les considérant comme des variables d’ajustement dans des hôpitaux peu attractifs, au détriment de la qualité de leur formation" .

Le ministère a annoncé, en fin de semaine dernière, la mise en place d'un système de sanctions contre les hôpitaux qui ne respectent pas le repos de sécurité des internes. Ces sanctions pourraient être d'ordre financier. Mais en l'absence d'annonce concernant le samedi matin, l'Isni a maintenu son appel à la grève.