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Annulation des festivals, fermeture des bars : coup dur pour les brasseries indépendantes

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Le coronavirus frappe de plein fouet les brasseries locales et elles sont nombreuses dans les Pays de la Loire. D'habitude, elles profitent de l'été pour vendre la majeure partie de leurs stocks de bières, en festivals et dans les bars. Leurs ventes sont en chute libre.

Créée il y a deux ans, la brasserie indépendante Nautile à Rezé subit de plein fouet la fermeture des bars et l'annulation des événements de l'été. Créée il y a deux ans, la brasserie indépendante Nautile à Rezé subit de plein fouet la fermeture des bars et l'annulation des événements de l'été.
Créée il y a deux ans, la brasserie indépendante Nautile à Rezé subit de plein fouet la fermeture des bars et l'annulation des événements de l'été. - Jeremy Morvan

C'est la plus grande brasserie indépendante de la région. "Mélusine"partenaire des festivals comme celui du Poupet ou le Hellfest. Leur récente annulation, ajoutée à la fermeture des bars, "c'est un énorme coup dur !" pour le gérant Laurent Boiteau. Surtout que depuis quatre-cinq ans, la bière "Mélusine" connait de plus en plus de succès. "On prend notre envol et là tout à coup... il y a plus rien ! Alors que justement, on a pris des risques hallucinants en termes d'investissements... Donc on est inquiets !" 

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Cette épidémie, c'est un énorme coup dur !"

Son chiffre d'affaires est en chute libre : moins 80% sur le mois écoulé. Alors que justement la période qui arrive, et jusqu'en août, c'est celle où la brasserie réalise ses meilleures ventes. Plus de la moitié des volumes de l'année sont écoulés en quatre mois. Si les bars n'ouvrent pas de nouveau avant la mi-août, il estime que ses recettes vont être amputées de moitié cette année. Alors bien sûr depuis un mois, Laurent Boiteau a réduit la voilure au maximum : il a mis neuf de ses employés au chômage partiel, les sept autres travaillent un jour par semaine seulement. 

Et puisqu'il ne vend plus, Laurent Boiteau se retrouve avec du stock sur les bras. "Et là on se retrouve face à un double problème : si [cette situation] dure trop longtemps, est-ce que qu'il ne va pas falloir jeter cette marchandise ?".

Laurent Boiteau, gérant de Mélusine, la plus grande brasserie indépendante de la région.
Laurent Boiteau, gérant de Mélusine, la plus grande brasserie indépendante de la région. - Brasserie Mélusine

Les brasseries se mettent en veille pour amortir les coûts fixes

Alors pour limiter la casse, "Mélusine" se met en veille. Arrêt de la production, les employés au chômage partiel. Mais les coûts fixes, eux, restent et ils peuvent devenir vertigineux pour des brasseries récemment nées. Comme "la Nautile" à Rezé dont Fabien Morvan est l'un des associés. Deux ans et demi que la brasserie se développe et produit de plus en plus. Jusqu'au coup d'arrêt du confinement. "La première semaine du confinement, on a fait 1% de nos ventes habituelles !," explique Fabien Morvan. "Toutes nos commandes ont été annulées du jour au lendemain, ça représentait parfois plusieurs mois de travail !" Avant de rebondir : la Nautile s'est lancé dans la livraison à domicile pour amortir une partie de ses charges.

Pour Fabien Morvan, ce qui est compliqué aujourd'hui c'est qu'il lui est impossible de se projeter sur le long terme. Il ne prévoit pas de retour à la normale de l'activité de la Nautile avant septembre. "Si on considère six mois de charges fixes, c'est énorme pour nous ! C'est plus gros que notre chiffre d'affaires de la première année  !" La jeune brasserie a postulé aux aides pour le mois de mars mais pour l'instant "on ne rentre pas dans les cases !" assure le brasseur. 

Tout est en stand by, on essaie de tenir là !- Fabien Morvan, brasserie La Nautile

Sur la côte, les bars et les brasseries craignent de manquer la saison touristique 

A Saint-Gilles-Croix-de-Vie sur la côte vendéenne, Caroline Thomas brasse sa bière artisanale bio avec son fils depuis un an et demi. D'habitude "Les brasseurs de la vie" écoule une partie de sa production dans les caves à bières et en épiceries fines. La majorité part dans les cafés, les restaurants, les bars et les campings alentours. Or ils seront fermés pour les ponts du mois de mai et aucune date n'a été donnée pour leur réouverture. "On est tous dans le même bateau, les artisans, les commerçants et nous !," ajoute Caroline Thomas. Elle aussi a arrêté net sa production de bière. 

On peut déjà dire que la période estivale ça va être une catastrophe pour les bars, les hôtels, les restaurants, les campings et toutes les animations autour. [Et nous] derrière on est un maillon de la chaîne ! - Caroline Thomas, Les brasseurs de la vie

"C'est difficile, nous on espérait avoir un très bon développement [de notre production pour cette année" explique Caroline Thomas. "Mais là, tout ce qui est perdu on ne va pas le regagner [...] après le confinement !" Elle aussi accuse une baisse de 80% de son chiffres d'affaires, sa brasserie survit grâce aux livraisons à domicile. Elle livre jusqu'à La Roche sur Yon et les Sables d'Olonne.

Caroline Thomas et son fils Antoine ont lancé leur brasserie artisanale bio il y a un an et demi, Les brasseurs de la vie. Ils sont durement touchés par le confinement.
Caroline Thomas et son fils Antoine ont lancé leur brasserie artisanale bio il y a un an et demi, Les brasseurs de la vie. Ils sont durement touchés par le confinement. - Caroline Thomas

C'est comme tout le monde, ça nous tombe sur la tête et c'est une catastrophe ! - Caroline Thomas, Les brasseurs de la vie

Et pour soutenir une brasserie indépendante près de chez vous, en achetant en ligne et en vous faisant livrer à domicile par exemple, rendez-vous sur le site du syndicat national des brasseurs indépendants : https://solidarite-brasseurs.fr

Plus, à Nantes, vous pouvez retrouver vos brasseurs indépendants sur cette carte de l'association Nantes Beer Club : https://www.biereanantes.fr/  

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