Charente : les exportations de Cognac ont baissé de 22% en 2023

En Charente, la filière Cognac connaît un coup de mou. Le BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac) a constaté une baisse de 22,2% des exportations en 2023. Aux États-Unis, premier marché de la filière, les ventes ont diminué de 45%. Au total, 165 millions de bouteilles ont été expédiées à l'étranger l'année dernière (pour 3,35 milliards d'euros de chiffre d'affaire) contre 212 millions en 2022 (pour 3,9 milliards d'euros). L'année 2022 avait déjà connu un léger recul.

Plusieurs paramètres peuvent expliquer cet effondrement : la crise du Covid-19 (les revendeurs n'ont pas fini d'écouler les stocks constitués avant la pandémie), l'inflation avec le recul du pouvoir d'achat, et plus généralement la baisse de la consommation. Ce décrochage des exportations intervient après trois années fastes du côté de la production. En 2023, près de 13 millions d'hectolitres de Cognac ont été produits, un record pour le vignoble.

Une surproduction ?

D'après le BNIC, les premiers indicateurs de la décrue sont parvenus à l'été 2022. Anthony Brun, président de l'Union générale des viticulteurs de Cognac (UGVC), assure que la baisse des exportation a été anticipée. "On sait s'adapter. Des outils de gestion ont été mis en place, et notamment la réserve climatique. Une partie de la production a été distillée et stockée dans des récipients adaptés pour ne pas vieillir. Cela permettra de sécuriser la production sur le long terme, car on n'est pas à l'abri des aléas climatiques. Grâce aux décisions que l'on a prises, l'intégralité des volumes de cette récolte 2023 ont trouvé un débouché", affirme le viticulteur basé à Saint-Bonnet-sur-Gironde.

De son côté, le BNIC estime "qu'il n'y a pas de crise du Cognac". Les experts s'attendent à une reprise de la consommation fin 2024 si l'inflation continue de ralentir.