Les mots du jour : vœu et hommage

Vous avez souhaité, Jean, évoquer ces deux mot, vœu et hommage. 

Eh bien oui, d’abord pour saluer cette initiative, lorsqu’on ait qu’en France, tous les deux jour et demi, une femme décède sous les coups de son ex-conjoint ou de son conjoint, ce qui est effrayant. Aussi, qu’un lieu devienne un point d’ancrage pour dénoncer cette violence ne peut être que valorisé. Et je me suis intéressé à ce vœu, adopté à l’unanimité, parce que cela rappelle que le mot voeu passé en français en 1120 vient du latin votum qui a donné le mot vote. Le vœu était bien à l’origine la promesse à une divinité de faire quelque chose en remerciement d’une demande exaucée. Très vite ce fut aussi une promesse librement faite, puis un engagement religieux, d’où les vœux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance dans les ordres religieux. Il faudra attendre en réalité 1791 pour que le vœu prenne aussi le sens d’une intention exprimée par une autorité légitime.

Et que dire alors du mot hommage qui vous a interpellé, Jean ?

Eh bien, de fait, pourrait trouver presque singulier que ce mot construit sur homme soit justement utilisé ici pour des femmes. Or personne ne le relève, ce qui prouve que le mot homme a bien un sens général synonyme d’être humain. Au départ, l’hommage, mot attesté en 1160, est l’acte par lequel un vassal se déclarait l’homme de son suzerain, donc au-dessus de lui dans la société féodale. C’est au début du XVIIe que le mot hommage prit aussi la valeur d’un témoignage de respect, ce qu’est le choix de la Place du XIIIe arrondissement rendant hommage aux femmes. L’hommage correspond enfin et aussi aux mots qu’une personne écrit, adresse à quelqu’un au début de son livre. Et là, commencent les débats : auteur, auteure ou autrice. Ce qui me rappelle le gag de la personne fort belle à qui on demande « Quel auteur préférez-vous ? » 1 m 73 répond ladite personne.