[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

Le point sur l’état des cours d’eau

À retrouver dans l'émission
- Mis à jour le
Par

Avec les fortes chaleurs de ces dernières semaines et le manque d'eau, Bruno Garcia le spécialiste pêche de France Bleu La Rochelle fait un point sur l’état des cours d’eau qui souffrent de la sécheresse cet été en Charente et Charente-Maritime.

Conséquences sécheresse
Conséquences sécheresse © Getty

Je ne vous apprendrais rien si je vous dis que la situation des rivières n’est pas au beau fixe. Voilà plusieurs semaines qu’il ne pleut pas, que les vents d’Est et de Nord Est dominent et ne cessent de souffler violemment, même la nuit. La conjugaison de tout ça nous amène inévitablement à des niveaux très très bas et forcément à des poissons en difficulté.

On a pu lire dans les différentes presses ces derniers jours toutes les restrictions mises en place par l’autorité préfectorale pour tenter de ralentir ce phénomène inquiétant.

Il y a maintenant plusieurs semaines que, compte-tenu de cette situation alarmante, des arrêtés préfectoraux ont restreint l’utilisation de l’eau. Ces arrêtés sont déjà arrivés bien trop tard, nos cours d’eau étaient déjà menacés et pour ne rien arranger certains syndicats agricoles ont appelé à la désobéissance et ont continué à irriguer à raison de milliers de m3 malgré les interdictions. Je rappelle que de très loin la profession agricole est la plus grande consommatrice en eau en Charente-Maritime. Lorsque vous associez ces prélèvements à la sur-fréquentation touristique du département à cette saison, cette situation inquiétante n’est pas une surprise. Ce contexte alarmant devrait lever les foules depuis des décennies mais malheureusement dès les premières pluies tout le monde aura oublié.

On peut parler d’une situation catastrophique ?

Pas plus que les années précédentes elle est seulement plus précoce, elle arrive avec un mois et demi d’avance. Voilà plus de 30 ans que l’on dénonce ces incohérences !

Pas super pour les pêcheurs ça ? C’est même carrément décourageant ?

C’est surtout ce que je ne veux pas entendre ! Comme je vous le disais il y a bien longtemps à peu près depuis 1990 que l’on souffre de ces excès et le monde de la pêche s’est organisé pour continuer à satisfaire autant que faire se peut ses adhérents. Des investissements ont été faits sur des plans d’eau, ces plans d’eau sont en eau toute l’année et permettent de pratiquer la pêche sans interruption. Tous les grands axes, le fleuve Charente, la Sèvre Niortaise, la partie aval du canal du Mignon, la Dronne, la Boutonne aval mais aussi la plupart des canaux sont en eau 12 mois sur 12 et la pêche y est toujours possible dans de bonne conditions. Ce sont les rivières qui sont les plus touchées.

On ne peut quand même pas occulter toutes les mortalités de poissons ? Conséquences de ces asséchements !

C’est la première chose à dénoncer. Des espèces disparaissent à jamais. La truite par exemple qui compte-tenu de ces asséchements n’atteint plus sa maturité sexuelle, le brochet qui n’a plus de supports de ponte suffisamment longtemps submergés pour assurer sa pérennité. Ces deux poissons sont pourtant des espèces repères protégées.

Vous sous entendez que ces poissons mériteraient un peu plus d’attention ?

Je ne le sous - entend pas, je le dis clairement ! Le code de l’Environnement n’est pas respecté. Si l’on se réfère à l’article qui prévoit la gestion de l’eau et notamment la disponibilité en eau, la priorité doit être donnée à l’eau potable, au second plan les milieux aquatiques et en dernier lieu les usages. Aujourd’hui et depuis longtemps la priorité numéro 3 est venue prendre la place de la deuxième.

Je suppose que vous vous battez pour retrouver ce bon sens ?

Depuis longtemps et aujourd’hui on comprend mieux pourquoi les Ministres de l’Environnement sont ceux qui battent des records de démissions. Difficile à supporter lorsque l’on a une fibre un peu verte. J’ai pas dit écolo j’ai dit verte !

Épisodes

Tous les épisodes

04 min

04 min
Publicité

undefined