La zonation piscicole : Quesako ?

Bruno Garcia le spécialiste pêche de France Bleu répond aux questions des auditeurs, aujourd'hui Mireille a un poisson préféré, c’est la grosse brème. Elle en a pris beaucoup sur la Sèvre Niortaise. Elle habite maintenant à proximité de Saint Pardoult sur la rivière la Boutonne et malgré plusieurs tentatives ne trouve pas son bonheur sur ce secteur. Est-ce que l’association de pêche de Saint jean d’Angély pourrait déverser des grosses brèmes à ce niveau là de la rivière ?

Bruno Gracia : On va parler de zonation piscicole Jean - Luc

La zonation ! Il va falloir être plus clair ! Déjà où se trouve Saint Pardoult ?

La commune de Saint Pardoult se trouve à mi-chemin entre Saint jean d’Angély et Dampierre S/Boutonne, sur un cours d’eau de 1 ère catégorie. Pour la zonation, je ne vais pas vous parler d’horodateur et de zone à stationnement réglementé. Je vais aborder la position du poisson en fonction des zones. Une brème n’a rien à faire dans un torrent de montagne et une truite n’aura pas sa place dans un canal du marais. Je me souviens de d’un pêcheur qui, il y a quelques temps, nous avait posé la même question sur l’absence de gardons dans les zones de marais.

Alors que lui avez-vous répondu ?

La même réponse que je vais faire à Mireille, chaque espèce a sa zone de prédilection en fonction de ses exigences biologiques et je suis désolé Mireille la Brème n’échappe pas à cette règle. C’est comme pour les invertébrés, vous savez ces petites bêtes, ces larves que l’on trouve dans les cours d’eau. En fonction de l’animal aquatique présent vous pouvez définir le type de cours d’eau. Si vous trouvez un chironome, une larve de moustique vous êtes plutôt dans un contexte dégradé, si vous trouvez un plécoptère vous vous situez sur un cours d’eau dynamique et oxygéné.

Ce qui signifie que s’il n’y a pas de brèmes sur la Boutonne c’est tout simplement que les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils s’y trouvent bien ?

C’est précisément ça ! La boutonne amont (paix à son âme !!!!), quand il y reste un petit peu d’eau l’été, n’est pas un contexte favorable au développement de la brème.

On distingue donc différentes zones pour différents poissons, répartis en fonction de la qualité du cours d’eau ?

Chaque espèce a des besoins précis, différents critères sont à retenir comme la température, le courant, les sédiments, la végétation, les ressources alimentaires, etc. Pour être synthétique on va parler de quatre zones distinctes sur un cours d’eau.
On débute par la rivière, la source, l’amont…

L’occasion de revoir le vocabulaire pour l’amont par exemple ?

Un moyen mémo technique, l’amont comme montagne, la partie haute du cours d’eau. L’aval comme vallée, la partie basse du cours d’eau. L’occasion aussi de définir les différentes rives. Vous vous positionnez la source dans le dos, l’amont dans le dos donc, sur la main droite c’est la rive droite, sur la main gauche c’est la rive gauche.

Alors ces quatre zones ?

Sur l’amont la zone à truites, un faciès dynamique et oxygéné. Vous imaginez un torrent de montagne. Vous pouvez aussi y trouver des chabots petit poisson indicateur de cette zone. Ensuite viens la zone à ombres, un peu plus lente mais avec un courant bien marqué quand même. Cette dernière précède la zone à barbeaux, un contexte où il y a moins de courant où se situent également brochets et gardons et l’on termine sur la zone à brème et à sandres où Mireille va devoir déménager, un secteur où les espèces sont moins exigeantes et se contentent d’eaux stagnantes et peu oxygénées.

En résumé les brèmes n’ont rien à faire sur cette partie de la Boutonne, en déverser ne servirait à rien ?

J’ai dû être à la fois clair et un excellent pédagogue ! Pour une fois vous avez tout compris. Vraiment je suis stupéfait.