L’activisme et le vandalisme ne font pas les ponts de mai dans les lieux culturels. Ce mercredi 8 mai, vers 11h30, deux militants du collectif Riposte alimentaire (anciennement Dernière rénovation) ont pris pour cible La Liberté guidant le peuple (1830) d’Eugène Delacroix (1798-1863) . Le chef-d’œuvre romantique vient à peine de faire son grand retour dans la salle Mollien du musée du Louvre après six mois de restauration. Cet incident est le troisième acte de vandalisme commis cette semaine dans un musée français : samedi dernier, au château de Versailles, deux activistes ont jeté de la poudre orange dans la galerie des Glaces ; 48h plus tard, cinq oeuvres présentées dans l’exposition Lacan au Centre Pompidou-Metz ont été tagguées par des militantes féministes.
Si en janvier dernier, les activistes ont jeté de la soupe sur la vitre de protection de La Joconde (vers 1503-1519) de Léonard de Vinci, cette fois-ci les activistes ont seulement collé des affichettes portant l’inscription « Résister est vital » sur le mur rouge autour du tableau. Les deux individus se sont ensuite positionnés devant le chef-d’œuvre du maître du romantisme pour prononcer un discours en faveur d’une « sécurité sociale de l’alimentation durable », autrement dit un système proche de celui de l’assurance maladie mais qui concernerait les produits alimentaires.
Le collectif a ensuite publié une vidéo de l’action sur ses réseaux sociaux. On peut y constater que les affiches ont été disposées sans endommager le tableau. La séquence permet également de voir que de nombreux visiteurs étaient venus (re)découvrir la peinture de grand format de l’école romantique française et en particulier La Liberté guidant le peuple, dont la dernière restauration a révélé le génie chromatique de Delacroix.
🦺 ACTION EN COURS – PARIS
Mercredi 08 octobre. 11h30
1 citoyen et 1 citoyenne soutenant Riposte Alimentaire ont collé des affiches à côté du tableau mondialement connu « La Liberté guidant le peuple ». On pouvait y lire « Résister est vital ». #A22Network #RiposteAlimentaire [1] pic.twitter.com/oFnJUu4tEe
— Riposte Alimentaire (@riposte_alim) May 8, 2024
Depuis quelques années, des activistes mènent des opérations sur des œuvres d’art dans les musées à travers le monde : soupe à la tomate jetée sur les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery de Londres, purée de pomme de terre renversée sur une toile de la série des Meules de Monet au musée Barberini de Potsdam (Allemagne), militant se gluant le crâne sur La Jeune fille à la perle de Vermeer à la Mauritshuis de La Haye… Il y a deux ans, 92 directeurs d’institutions ont dénoncé dans une lettre ouverte du Conseil international des musées (Icom) les attaques des chefs-d’œuvre au nom du climat. Parmi les signataires, on compte de grandes institutions internationales comme le musée du Louvre, le British Museum de Londres et le Metropolitan Museum of Art de New York.