Mesdames et messieurs,
J’avais bien l’intention d’être parmi vous aujourd’hui mais malheureusement des contraintes inattendues de mon agenda en ont décidé autrement et je dois me limiter à vous adresser ces quelques mots.
L’intégration des étrangers en France a fait de grands pas depuis ces dernières années et, grâce à votre action, les lien entre les associations d’accueil et d’hébergement, l’OFFI ou le service public de l’emploi se sont tous resserrés.
Nous avons aussi avancé sur la manière d’agir et de financer plutôt que de demander à un organisme de tout faire. Ce sont plutôt des acteurs ensembliers que nous faisons émerger et que nous aidons à se professionnaliser. Ainsi ils orchestrent le parcours des personnes, de l’accueil depuis l’accès au droit jusqu’à l’aprentissage de la langue, ou encore jusqu’à l’emploi.
En somme ils travaillent à des parcours sans coupure, c’est-à-dire des parcours qui veillent à agencer de façon individualisée les différentes séquences d’emploi, de formation, de qualification, dans un ordre et dans une intensité qui peuvent varier selon les personnes concernées.
Le programme AGIR destiné aux réfugiés, et déployé aujourd’hui dans près de 40 départements, est un parfait exemple de cette démarche. Et, je le dis et je le redis devant vous, nous considérons qu’il n’y a rien de de plus intégrateur que le travail et que c’est par le travail qu’on peut s’accoutumer facilement à la langue, aux codes sociaux ou encore au mode de vie d’une société.
Nous devons donc poursuivre nos efforts pour mettre le travail au centre de la vie des bénéficiaires d’un contrat d’intégration républicaine, y compris pour celles et ceux qui viennent en France pour des raisons de regroupement familial.
Il faut le dire et il faut le regarder en face. La France reste en retard sur ce terrain alors qu’en Allemagne ou dans les pays scandinaves, environ 5 % seulement des étrangers sur le territoire n’ont jamais cherché d’emploi, c’est une proportion trois fois supérieure en France qui est dans ce cas.
De nombreuses personnes immigrées, lorsqu’elles arrivent sur notre territoire, imaginent qu’elles ne pourront jamais trouver un emploi, soit en raison de leur culture, soit parce qu’elles pensent que les obstacles de la langue ou des compétences seraient insurmontables.
Nous devons donc aller davantage vers ces personnes et leur montrer que c’est faisable, que les besoins d’emploi en France sont considérables et qu’elles ont un accès à l’emploi. C’est toute la logique du projet de loi pour le plein emploi que j’ai apportée ces dernières semaines à l’Assemblée nationale avec la création de France Travail mais aussi avec l’article 6 de ce projet de loi. Cet article, qui met en place, qui reconnaît des organismes chargés du repérage, de la mobilisation et d’un accompagnement spécifique des personnes les plus éloignées de l’emploi, cet article 6 n’est pas propre aux migrants, bien sûr, mais il va aussi vous donner les outils nécessaires pour calibrer, mieux encadrer votre action, pour la renforcer vers les publics primo- arrivants et les amener vers l’emploi.
Le deuxième axe de notre action à venir, que je veux souligner devant vous, est pour dire que nous devons encore mieux associer les entreprises et les branches professionnelles à nos actions. Il faut construire des partenariats avec elles. La logique du programme OP, qui articule les financements publics et des financements d’entreprise dans des parcours cohérents doit donc être transposée à d’autres organismes de formation que l’AFPA et seulement l’AFPA. Les branches doivent se mobiliser pour former pour embaucher ces publics. Nous nous emploierons à cela avec elle, bien sûr.
Je vous souhaite à toutes et à tous d’excellents travaux tout au long de cette journée. Je vous donne rendez-vous à très bientôt dans chacun de vos territoires.