La Fondation Thalie à la rescousse de l'environnement

Thalie, comme Nathalie Guiot. Cette commissaire d'expositions, aussi auteure et journaliste, est l'instigatrice de ce qui devient en 2014 une fondation d'art contemporain, remodelée d'après le Thalie Art Project, une association de rencontres entre artistes. La fondation prend racine à Bruxelles, où artistes, curieux et amateurs s'y rencontrent à l'occasion de vernissages, d'expositions et, depuis 2020, autour de conférences en live ensuite diffusées sous la forme de podcasts. Au coeur de ces rendez-vous, la protection de l'environnement. Une cause autour de laquelle gravitent divers projets artistiques menés par des peintres, des sculpteurs, des photographes, entre autres talents. «J'ai pensé cette fondation comme un lieu organique, muable, sans autre ancrage que celui du lien social et artistique. Ça s'est rapidement développé et nous préparons l'ouverture d'un second lieu cet été, à Arles, où seront célébrés les savoir-faire, donc la technique menant au produit fini.» Entre les murs de la fondation, sont passés des profils variés tels que la sculptrice Kiki Smith, des artistes japonais réunis dans l'exposition «Wabi Sabi Shima», «sur les arts traditionnels autour de 'l'impermanence'. C'était très touchant comme évènement, car cela a ouvert un regard européen sur l'art nippon, ses techniques et la beauté de l'extrême orient», raconte Nathalie Guiot. Jusqu'au 15 juillet à Bruxelles, Eva Jospin distille sa poésie avec une oeuvre en carton imitant la nature d'un paysage fantasmé, inspiré de la Rome antique.

En neuf ans, la fondation a recensé 130 artistes, dont 14 en résidence, ayant été invités à oeuvrer pour la défense de l'environnement, aux côtés d'experts. Autant de philosophes que de scientifiques ou d'architectes ont animé plusieurs conférences, afin de sensibiliser à la crise climatique et ses répercussions sur l'art. Ensemble, ils repensent la façon de créer, les techniques et matériaux à adopter, les attitudes et habitudes à changer. Aussi, la fondation met en avant le travail des femmes artistes et leur permet de s'insérer au mieux sur la scène créative, ce que Nathalie Guiot développe par le biais des éditions Thalie. Elle renoue avec ses premiers amours, l'écriture et la littérature, et publie deux recueils, «Equinoxes, le cercle des poètes apparu.e.s» et «Traversées», composés de «textes que des artistes féminines m'envoyaient en pleine période de pandémie. Elles me racontaient leur confinement à l'étranger. Avec l'écriture, j'ai voulu enrichir les arts visuels, et accorder une place à l'écriture, qui s'insère en toute logique à ce que l'on fait la fondation», et ainsi soutenir des artistes dans leur processus de création.

fondationthalie.org