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Emotions, travail et sciences sociales.
Livre
Edition : Toulouse, Octarès Editions, 2022, 188 p., bibliogr.
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d’action. Un texte inédit de la sociologue américaine Arlie Russell Hochschild est traduit et discuté sous l'angle sociologique et psychanalytique. Plusieurs chercheurs et praticiens en sociologie, anthropologie, histoire et clinique disent comment la prise en compte des émotions s’articule avec les corpus de leur discipline, pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l’analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail. Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L’expression des émotions est sociale et genrée. Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers. Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l’organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet. On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l’ouvrage montre qu’il fait l’objet d’une appropriation collective et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux, ce qui permet de penser qu’une prise en charge organisationnelle des émotions est possible, généralisable à l'ensemble des secteurs et métiers.
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