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#MeToo dans le cinéma: 9 femmes accusent le producteur Alain Sarde de harcèlement, agression sexuelle et viol

Alain Sarde au festival de Cannes. (Cannes, le 24 mai 2014.) Alain Sarde au festival de Cannes. (Cannes, le 24 mai 2014.)
Alain Sarde au festival de Cannes. (Cannes, le 24 mai 2014.) Dominique Charriau/Le Film Franc / WireImage

Le magazine Elle publie ce lundi 13 mai neuf témoignages de femmes victimes présumées du producteur, aujourd’hui âgé de 72 ans, dans une enquête accablante.

Neuf femmes témoignent pour la première fois de harcèlement, agressions sexuelles et viols commis par le producteur Alain Sarde, 72 ans, dans Elle, ce lundi 13 mai. Certaines étaient actrices, d’autres, mineures, pensaient toucher leur rêve du bout des doigts. Toutes dénoncent les agissements du producteur français (Le solitaire, Nouvelle vague, Le fils préféré), et un même mode opératoire. Selon elles, il repère des jeunes femmes qui commencent leur carrière, leurs agents les jettent dans la gueule de ce grand méchant loup bien connu en sous-entendant que rien ne se refuse à un homme si puissant. Il leur donne rendez-vous, les leurre parfois avec une boîte de chocolats et tente ensuite de les violer, de manière «bestiale», rapporte l’une d’elles. Aujourd’hui, elles ont le courage de se livrer à Alice Augustin et Cécile Ollivier qui signent une enquête exclusive.

«Je me sens sale, j’ai des difficultés à respirer»

Annelise Hesme est une de celles qui témoignent à visage découvert. Elle revient sur sa rencontre avec le producteur. Elle a 20 ans, rêve de grands rôles tragiques et entre impressionnée dans les locaux d’Alain Sarde. À sa grande surprise, ce n’est pas un rôle de tragédienne qu’il lui propose, mais celui d’escorte, à des soirées qu’il organise. «Je comprends qu'il me propose un boulot d'escorte, je me sens sale, j'ai des difficultés à respirer, je recule en crabe jusqu'à la porte, je ne veux pas qu'il voie mes fesses. Il se met à hurler : “Qu'est-ce que tu veux, merde, les putes, ça leur suffit plus !”», témoigne-t-elle auprès des journalistes du Elle, appuyée par les souvenirs de sa sœur, elle aussi actrice qu’elle avait appelée juste après ce rendez-vous.

«Bouche dégueulasse»

Elsa, dont le prénom a été modifié dans l’enquête, raconte son viol par le producteur alors qu’elle n’avait que 15 ans. Elle espère un rôle et se rend à un rendez-vous chez Alain Sarde qui, au cours d’une visite des lieux, l’aurait poussé sur le lit et l’aurait violée. «Je me souviens très bien de ses lèvres, de sa bouche dégueulasse. Il était laid malgré ses mains manucurées. C'était bestial ! Je sens encore la pression de son corps sur le mien. Il m'a maintenue et m'a violée», raconte-t-elle au magazine. Un détail, la boîte de chocolats qu’il lui propose à son arrivée, revient dans plusieurs histoires. «Plus tard, dans le milieu du cinéma, j'ai entendu plusieurs femmes dire, à propos de lui : “S'il te fait le coup des chocolats, casse-toi !”», raconte-t-elle. Ce n’est pas la seule femme mineure au moment des faits à témoigner dans Elle.

«En déboutonnant son pantalon»

Valérie, qui préfère rester anonyme, avait 20 ans quand elle rencontre Alain Sarde qui lui a donné rendez-vous dans son bureau. Soudain, il lui pose une question : «C’est quoi pour vous l’érotisme ?», rapporte-t-elle. «C'est ça, l'érotisme», lui dit-il en déboutonnant son pantalon. «Selon son récit, le producteur aurait alors sorti son sexe et lui aurait imposé une fellation, avant de s'essuyer avec un mouchoir», écrivent les journalistes.

Six autres femmes livrent leurs récits glaçants. Des jeunes femmes prises au piège d’un monde qu’elles rêvent d’intégrer et de la normalisation des violences commises par certains de ses membres. Certaines d’entre elles ont tiré une croix sur leur carrière d’actrices, aucune n’a été rappelée pour un rôle après ces agressions par le producteur.

«Anéanti par ces allégations»

Le magazine Elle a contacté Alain Sarde, qui a répondu à ces accusations par l’intermédiaire de son avocate : «Alain Sarde est indigné et anéanti par ces allégations, toutes mensongères, qui lui prêtent des comportements qu'il réprouve et qui lui sont totalement étrangers. Il les réfute avec la plus grande fermeté et affirme n'avoir jamais usé de la moindre violence ou contrainte dans ses relations avec les femmes dont le consentement a toujours été primordial pour lui», rapporte le magazine.

#MeToo dans le cinéma: 9 femmes accusent le producteur Alain Sarde de harcèlement, agression sexuelle et viol

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127 commentaires
  • envie de vie

    le

    Il est très, très probable que ces hautes figures du cinéma est pu tombé dans la toute puissance infantile et se croire tout permis mais il me semble qu'alors beaucoup se sont prêtées au jeux, hommes ou femmes en sachant le prix du billet. Les plus habiles refusant. de se laisser manger trop vite obtenait un rôle, les autres hélas revenaient bredouilles. Enfin toutes n'ont pas eu à coucher contrairement à la légende.

  • Anastasia17

    le

    N'importe quoi.

  • Amel voisembec

    le

    Encore et encore, on gardera du mouvement meetoo qu'une tromperie permettant à certaines femmes de voir la lumière dont elles ont toujours rêvé au détriment de la dignité humaine

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