Malgré les progrès réalisés dans la lutte pour l’égalité des genres dans le monde professionnel, certains secteurs demeurent réfractaires à la féminisation. Parmi eux, l’informatique se distingue comme le parent pauvre de cette évolution avec seulement 19 % de la main-d’œuvre féminine en Europe.

Entouré de technologie et d’intelligence synthétique, le terrien du 21e siècle est tenté de croire qu’il vit une ère civilisationnelle avancée. La réalité est toute autre, car des comportements archaïques dominent encore l’esprit et l’imaginaire des humains. Il ne s’agit pas seulement de la tendance à considérer la violence guerrière comme un moyen de régler les conflits, mais plus subtilement de la place des femmes dans l’entreprise. C’est le cas notamment des barrières persistantes à la représentativité des femmes dans les métiers considérés comme « masculins », notamment l’informatique.  

La parité hommes-femmes dans le monde professionnel

Bien que la parité hommes-femmes dans le monde professionnel soit un enjeu majeur du 21e siècle, les progrès réalisés semblent dérisoires par rapport au volontarisme du discours ambiant. Certaines disparités persistent, notamment dans les secteurs industriels et informatiques qui sont historiquement dominés par les hommes.

Selon les données de l’Union européenne, les femmes ne représentent que 29 % des diplômés dans les filières scientifiques, technologiques, ingénierie et mathématiques. De plus, elles ne représentent que 19 % de la main-d’œuvre dans le secteur des technologies de l’information et de la communication en Europe.

Selon le dernier baromètre de Morgan Philips Group, seulement 29 % des managers de transition sont des femmes, un chiffre qui témoigne des barrières complexes et profondément ancrées encore à l’œuvre. L’étude a porté sur les femmes managers de transition en 2024. Elle a été réalisée en utilisant une enquête administrée via le logiciel Qualtrics entre septembre 2023 et janvier 2024.

L’échantillon analysé était représentatif de managers de transition exerçant dans divers secteurs d’activité et localisations en France. Les données recueillies ont permis d’analyser la présence des femmes dans le management de transition, leurs profils, leurs répartitions par métiers, pour dresser un panorama de la situation des femmes dans ce métier en 2024.  

Le management de transition reste majoritairement masculin

Selon l’étude, le métier du management de transition reste majoritairement masculin, avec seulement 29 % de femmes managers de transition. Selon les métiers, cette proportion est plus ou moins importante démontrant la présence des femmes dans les différents secteurs étudiés, bien qu’elles soient sous-représentées dans certains. Par exemple, les secteurs des Ressources humaines (29 %) et du Marketing/Ventes/Numérique (13 %) semblent être plus ouverts à la participation des femmes, tandis que les métiers de la Direction générale (10 %) et de l’Informatique (8 %) affichent des pourcentages anémiques.

Le pourcentage relativement bas de la présence des femmes managers de transition souligne une sous-représentation bien plus profonde dans ce domaine spécifique du management de transition. Cette donnée peut être interprétée comme le reflet de tendances plus larges observées dans le secteur de la technologie, où les femmes sont souvent sous-représentées.

Par exemple, dans les métiers de l’informatique, aucune répondante n’était employée comme DSI, CIO ou RSSI. Tandis que les métiers de l’IT restants comptaient une part minoritaire de répondantes : 25 % de directrices techniques (CTO) et 19 % de directrices de programmes.

La faible présence des femmes dans le secteur de l’informatique peut être attribuée à divers facteurs, tels que des stéréotypes de genre profondément ancrés, qui orientent les choix professionnels dès le plus jeune âge. Les jeunes filles sont souvent découragées de poursuivre des études dans ces domaines, considérés comme « masculins ». L’absence de figures féminines de référence dans ces secteurs peut décourager les jeunes filles et les femmes de s’y engager. Une situation qui ne fait que renforcer le fameux « plafond de verre », cette barrière psychologique persistante.