Triangle de karpman (jeux psychologiques)

Triangle de Karpman
Sources:
• L'analyse transactionnelle d'Éric Berne
(Les états du moi et les échanges relationnels)
• Stephen Karpman (psychologue ~ 1970)

 Comprendre le fonctionnement de ce jeu
– Savoir le détecter
– Se conforter de nos stratégies actuelles
– Développer de nouvelles stratégies

Jeux de manipulation, de pouvoir à l’origine de conflits, de tensions, de blocages…
> Rarement joués consciemment
> Ont toujours des objectifs cachés
> Se jouent à plusieurs
> S’observent plus facilement chez les autres que chez soi
> Font partie du paysage quotidien
> Dans la vie personnelle ou professionnelle

(le mari rentre)
– On mange quoi ce soir ?
– Tu crois que j’ai eu le temps de penser à ça ! J’ai eu une journée épuisante
– Et bien ! Quel accueil !
– Tu vois bien que je suis occupée ! Ton fils n’a pas terminé ses devoirs…
– Laisse, je vais m’en occuper
– …

– (le client appelle au téléphone visiblement fâché)
– Et une livraison conforme… Vous savez ce que c’est ?
– Le commercial ressent la pression de son client comme du harcèlement et
répond qu'il va s’en plaindre auprès de son responsable
– Le client agacé durcit le ton et envoie des email
– Le commercial les montre immédiatement à son responsable
– Le responsable décide d’appeler le client sans en parler pour calmer le jeu
– …

> Absorbent de l’énergie
> Occupent du temps
> Altèrent la communication, stimulent les conflits
> Freinent la performance
> Faussent la lecture des situations (émotionnel)
> Divisent les forces, forment des clans
> Finissent souvent mal (sentiment négatif, sensations d'inconfort,
de tensions, remords, regrets, souvent partagés)
> Participent aux risques psycho-sociaux
Les situations réelles de crise ou d'urgences (ex : accident, noyade…) sont hors périmètre

Victime
 Dans la plainte, poursuivi par les problèmes, passif, fragile et innocent
 Cherche à être assisté, culpabilise ceux qui vont bien
 Dit être malheureux et souffrir, râle, critique le système
Persécuteur-Bourreau
• Dévalorise, ridiculise
• Ironise, infériorise
• Attaque, bouscule, harcèle
• Agresse, critique, reproche
• Donneur de leçons, méprise
• Intimide, fait peur, méchant
• Sans cœur, rabat-joie
Sauveur
• « Sans demande », intervient
• Défend, aide, protège
• Cherche à éviter les conflits
• Sa porte est toujours ouverte
• Pas de soucis que des solutions
Le public

 En fonction des autres
 En fonction de sa personnalité, de son comportement (DISC…)
 En fonction du contexte, des habitudes, de l’état d’esprit
(ici on se dit tout ou plutôt ambiance feutrée ou crainte d’un PSE…)
 En fonction de son état d’être…

Persécuteur
• Identifiez des situations
Sauveur
Victime
C’est moi le
responsable
de ton malheur
Tu es responsable
de mon malheur
C’est moi le
responsable
de ton bonheur
Tu es responsable
de mon bonheur

Démarre toujours avec une amorce = chiffon rouge agité pour lancer le jeu
Agit sur un point faible de l’autre pour le faire réagir, « pour jouer »…
OUI MAIS !

Persécuteur
 Cacher sa vulnérabilité
 Partager ses frustrations
 Se sortir de situations
inconfortables
 Le pouvoir par la force…
Sauveur
 Empêcher les injustices,
préserver l’harmonie
 Arrêter de souffrir
 Ne pas se sentir
« coupable de ne rien faire »
 Avoir de la reconnaissance…
Victime
 Manque de confiance en soi, peur de s’affirmer, se cacher
 Permet d’obtenir, de monopoliser l’attention
 Trouver quelqu’un pour faire à sa place…
DENI
Pas de responsable
Pas de remise
en cause
Etre reconnu

Notez la ressemblance :
 Blanche-Neige, la méchante belle-mère, et le prince charmant…
 Cendrillon, sa famille et le prince…
 Le Chaperon Rouge, le loup, et le chasseur…
Sauveurs, Victimes et Persécuteurs sont toujours présents dans les drames…

Sauveur
Victime ou Persécuteur (suivant le ton)
Victime
Sauveur/mère puis persécuteur/fils
Victime
Sauveur
Sauveur/fils et Persécuteur/Père
Victime
La mère
Il fallait bien que je te rhabille, regarde la chemise que je t’ai achetée, elle te plait ?
Le fils
Non ! Tu sais bien que j'aime pas le jaune !
La mère
De toute façon, avec toi je ne fais jamais rien de bien…
Le père
Comment tu parles à ta mère. Va dans ta chambre, sans diner.
Le fils
Ils me disent de dire ce que je pense et après ils me punissent.
La mère (lui amenant un plateau repas en cachette…)
Ne le dis pas à ton père mais tu ne devrais pas t'énerver comme ça pour une chemise.
La mère
Tu es trop sévère avec ton fils, je suis sûre maintenant qu'il te déteste.
Le père
Et moi qui croyais t'aider et voilà maintenant…
Et les amorces ?

 Conseiller
Le conseiller est ennuyé, c'est la 2eme fois que l’accompagné ne vient pas au rendez-
vous fixé et sans décommander. Il pense intérieurement: « Le pauvre, il assez de
problèmes comme ça »... Il veut garder une image positive et donc ne lui fait pas de
remarque. Il gère au mieux son emploi du temps…
 Accompagné
Il pense inconsciemment de lui-même qu’il ne vaut pas grand-chose, il se dit qu'il n’a
aucune chance de retrouver du travail. Particulièrement déprimé et aigri, il ne dit pas à
son conseiller que quand il prend rendez-vous avec lui c'est peut être « pour lui faire
plaisir » ou pour « se donner bonne conscience ».
 Conseiller
Ce conseiller voit bien la non motivation de son accompagné qui ne fait rien de ce qui
est décidé. Il prend sur lui et se dit : « il se fiche de moi… ». Lors des rencontres, il ne
peut pas s’empêcher de glisser des remarques ou de faire la morale. Il lui à même
demandé s’il avait vraiment envie de trouver un travail…
Sauveur
Victime
Persécuteur

Entre le stimulus et ma réponse, il y a un temps.
Dans ce temps se trouve mon pouvoir de choisir ma réponse.
Et dans ma réponse se trouve ma croissance et ma liberté.
Viktor Frankl
« Le vrai pouvoir ce n’est pas une question de rapport avec les autres,
c’est la marge de manœuvre que je m’accorde à moi-même. »
Axel Lattuada – Et tout le monde s’en fout.

Face au persécuteur
(Je vois bien que ça ne va pas)
 C’est ton opinion
 Et plus précisément ?
 Qu’est ce qui te fait dire ça ?
 Voilà ce que je pense
 Que peux-tu faire de ça ?
Se sentir libre de penser
Face au sauveur
(je vois que tu veux nous aider)
 Merci de ton aide
 Tu peux m’aider sur ça
 Je dois faire mon expérience
 Je n’ai pas besoin de toi
Face à la victime
(Je vois que ça n’a pas l’air d’aller)
 Quel est ton besoin, ta demande ?
 De quoi as-tu besoin ?
 En quoi je peux t’aider ?
 Que peux tu faire pour agir ?
Vérifier les
compétences
Rappeler les
responsabilités
Stimuler l’action
 Humour
 Verbaliser ce qui
se passe (Méta)

Challenger
(plutôt que vouloir contrôler,
savoir pour l’autre)
 Etre constructif et proposer
des améliorations concrètes
Coach
(plutôt que venir en aide aux autres)
 Etre disponible et proposer son
aide
Savoir si vous répondez à une
demande claire, sur votre
compétence pour l’aider et sur votre
véritable envie de vouloir l’aider.
Créateur
(plutôt que subir, se sentir persécuté)
 Dire sa vulnérabilité et prendre ses responsabilités
Vous n’êtes pas défini par ce qui vous arrive mais par
la façon dont vous choisissez de réagir à ce qui vous arrive

Si vous êtes le responsable commercial
Et en version manager-coach : « De quoi as-tu besoin pour avancer seul et apprendre
de cette situation ? » « Je comprends que ce client te demande beaucoup, mais c’est
ton travail et tu peux aussi apprendre à gérer ce type d’interlocuteurs plus exigeants
que la moyenne. »
Si vous êtes le commercial
« C’est difficile parce qu’il m’appelle plusieurs fois par jour. On dirait qu’il a besoin
d’être tenu au courant heure par heure, comme s’il n’avait pas confiance ! Peut-être
que je ne communique pas assez avec lui. Je vais lui donner un rendez-vous
téléphonique par jour pour faire le point, et nous nous tiendrons à ça. »
Si vous êtes le client
« Je comprends que le projet soit techniquement un challenge mais vous vous êtes
engagés sur des délais. Rassurez-moi sur la livraison, je ne demande que cela ! Un
point quotidien par téléphone me convient, du moment que j’ai l’information. »

Pour le persécuteur
 Accepter que l’autre puisse avoir
un avis différent
 Passer de : « Imposer son avis » à
« donner son avis », « proposer
une vision différente »
 Apprendre à oser se dévoiler,
exprimer ses frustrations, ses
désirs
Pour la victime
 S’affirmer, affirmer son point de vue
 Savoir demander de l’aide, poser ses limites
 Analyser ses craintes de perdre, d’échouer ou d’être abandonné
 Passer plus souvent en mode action
Pour le sauveur
 Se frustrer d’aider pour que l’autre
puisse découvrir ses ressources
 De « s’inquiéter pour l’autre » passer à
« proposer son aide », attendre la
demande
 Humilité : accepter de vivre
l’impuissance, la culpabilité, le conflit,
la perte momentanée d’harmonie,
d’amour
 Laisser à l’autre ses responsabilités

1. En réunion de travail, le groupe va s’engager dans un jeu
2. L’animateur doit sortir le débat du triangle à partir de l’amorce en moins
d’une minute
3. Stop, analyse de la situation
4. Conclusions et bonne pratiques pour s’enrichir

– Nous jouons tous, inconsciemment, c’est dans notre nature.
– Ces jeux nous permettent de créer de l’interaction, d’exister au regard de l’autre, de
nous positionner… Et en allant trop loin, le piège peut se refermer.
– Les clefs pour « clore » ces jeux psychologiques:
• Repérer les amorces et les messages cachés
• Comprendre que ces amorces jouent avec nos points faibles
• Adopter une posture égal – égal
• Utiliser les 3 clefs :
P : C’est ton opinion
V : Quelle est ta demande, ton besoin ?
S : Merci de ton aide

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Notes de l'éditeur