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Les cambistes doivent désormais composer avec, non pas une dissociation, et mais une décorrélation progressive entre les politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique, les banques centrales américaine et européenne ne disposant pas des mêmes marges de manœuvre pour engager un cycle de baisse des taux.
De ce côté-ci de l'Atlantique la Banque de Suède et la Banque d'Angleterre ont royalement pavé le chemin de la BCE pour une première baisse des taux dès cet été, sur fond de "tendance désinflationniste [qui] se confirme à l'image du recul des prix à la production en mars", pour Romane Ballin, gérante obligataire d'Auris Gestion.
"La BCE devrait ainsi pouvoir enclencher son assouplissement monétaire dès le mois de juin. L'imminence d'une baisse des taux transparaît d'ailleurs dans le dernier compte rendu de la BCE ; certains membres voulaient même les réduire dès avril, bien que ceux-ci ne constituaient qu'une minorité. Si une première baisse semble acquise, il convient néanmoins de garder en tête que l'assouplissement ne sera, pour autant, pas forcément rapide", étaye la gérante.
En revanche, de l'autre côté de l'Atlantique, et bien que de très récents signaux encourageants sur l'emploi, la croissance et la consommation ont fait refluer le 10 ans américain, "des progrès concrets sur l'inflation sont néanmoins nécessaires afin d'écarter le scénario de la stagflation qui demeure, à ce stade, un risque."
C'est dans ce contexte que nous suivrons attentivement les indices des prix à la production cet après-midi (14h30) et surtout, demain en point d'orgue, les indices des prix à la consommation (CPI). Hors alimentation et énergie, éléments volatils, les prix sont attendus en hausse mensuelle de 0,3%.
"Les marchés sont dans l'attente du chiffre de l'inflation américaine pour avril publié mercredi. Ce sera le premier test après la réunion rassurante de la Fed (Réserve fédérale américaine, NDLR) du début du mois, quand Powell a indiqué que le prochain changement de taux directeur devrait toujours être à la baisse, même si la première baisse devrait intervenir plus tardivement qu'ils ne le pensaient jusque-là", explique Xavier Chapard de LBPAM.
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance de l'indice ZEW de confiance dans la première puissance économique de la Zone Euro, l'Allemagne, en hausse à 47,1, au-delà des attentes. "La confiance progresse", acte le président du ZEW, le professeur Achim Wambach, à propos des résultats de l'enquête. "Suite à la croissance plus forte que prévu de l'économie allemande au premier trimestre 2024, tant l'évaluation de la situation actuelle que les attentes économiques sont devenues plus favorables. Les signes d'une reprise économique se multiplient, renforcés par de meilleures évaluations de l'ensemble de la zone euro et de la Chine en tant que marché d'exportation clé. Cet optimisme accru se reflète notamment dans la forte hausse des attentes concernant la consommation intérieure, suivie par le secteur de la construction et des machines".
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0790$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le pullback très net jeudi 18/04 sur une zone de résistance (1,0693$) invitera à prendre de nouveau des positions short sur la paire de devises EURUSD, d'autant que la rupture de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) par son homologue à 20 jours (en bleu foncé) s'est faite dans un angle relativement important. La succession de points hauts (28/12, 08/03, 21/03, 09/04 et 26/04) est désormais nettement décroissante, sous une droite oblique de résistance (en noir).
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0796 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0436 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0886 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 360 pips et le risque de perte s'établit à 90.000000000001 pips.