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Estime de soi : elle retrouve le sourire dans sa boutique de seconde main

Après 23 ans comme agent d'entretien, Myriam Platet a créé Les Trésors de la seconde main, sa boutique de vêtements et accessoires de seconde main, dans un village de la Marne. Elle fait partie des Talents BGE 2023, opération dont Les Echos Entrepreneurs sont partenaires.

En créant une boutique de vêtements et d'accessoires de seconde main dans un village de la Champagne, Myriam Platet a pris « une revanche sur la vie ».
En créant une boutique de vêtements et d'accessoires de seconde main dans un village de la Champagne, Myriam Platet a pris « une revanche sur la vie ». (Sydney Klasen)
Publié le 17 nov. 2023 à 11:00

Il n'y a pas d'âge pour s'accomplir. A 43 ans, Myriam Platet a enfin réalisé son rêve : créer son entreprise. « J'ai toujours voulu lancer ma propre activité mais, sans diplôme, je pensais que ce n'était pas pour moi », avance-t-elle. Pourtant, à son initiative, Aux Trésors de la seconde main, boutique de vêtements d'occasion, naît en 2022, à Morains-le-petit, un village d'une centaine d'habitants de la Champagne.

Myriam Platet commence à travailler à 17 ans. Après une brève expérience de vendeuse, elle exerce vingt-trois années en tant qu'agent d'entretien dans une entreprise du privé. « Autant dire femme de ménage ou même bonniche comme certains m'appelaient. Beaucoup m'estimaient incapable de faire autre chose », témoigne-t-elle.

Atteinte d'une hernie discale inopérable, elle est déclarée inapte par la médecine du travail et licenciée en 2021. « Un an avant cet arrêt, je sentais les choses arriver. J'avais entrepris une formation de secrétaire assistante, titre professionnel de niveau 4 [baccalauréat, NDLR]. Mais quand même, l'annonce fut bouleversante. Qu'allais-je faire ? »

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Gagner en confiance

Sa référente Pôle emploi prend les choses en main. « Reconnue travailleuse handicapée, je pouvais bénéficier d'une subvention en créant mon entreprise. Et je conservais l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) pendant deux ans, ce qui me permettait pendant cette période de ne pas me verser de salaire », explique-t-elle.

Myriam Platet réfléchit et décide de dépasser les limites que d'aucuns lui avaient assignées. « J'y ai mis tout mon coeur. Avec mon projet de création, je prenais une revanche sur la vie », affirme-t-elle. Cinq semaines de formation à la création d'entreprise à l'association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) de Reims la familiarisent avec les chiffres. « Mon grand problème jusque-là », avoue-t-elle. Ses formateurs lui donnent surtout confiance en ses capacités d'entrepreneuse.

Elle monte son business plan avec BGE Champagne qui l'aide à obtenir une subvention de l'association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) de 6.300 euros. Elle décroche aussi un prêt d'honneur de 7.500 euros auprès de Marne Initiative.

Ses trucs pour augmenter la fréquentation en magasin

En novembre 2022, Myriam Platet crée une entreprise individuelle Aux trésors de la Seconde Main sous le régime de microentrepreneure et ouvre sa boutique dans une pièce de sa maison à Val-des-Marais sur la commune de Morains-le-petit. « J'ai choisi la seconde main car c'est une activité d'avenir, nécessaire pour réduire notre empreinte carbone. Elle est aussi en phase avec la baisse du pouvoir d'achat, particulièrement en zone rurale », analyse-t-elle.

Pour se faire connaître, elle publie sur Facebook ses nouveaux arrivages pour femmes, hommes ou enfants plusieurs fois par jour. « Gagner en notoriété est le plus difficile. Mais je suis déjà suivie par près de 700 clients aujourd'hui. »

Myriam Platet a suivi une formation à la création d'entreprise de cinq semaines, avant de concrétiser son projet de boutique de seconde main.

Myriam Platet a suivi une formation à la création d'entreprise de cinq semaines, avant de concrétiser son projet de boutique de seconde main.Aux Trésors de la seconde main

Pour générer du passage en boutique, son mari, l'un de ses meilleurs soutiens, lui souffle l'idée d'y intégrer des services complémentaires. Un atelier de retouche et un pressing voient le jour. « J'ai payé de ma poche une formation de couture et investi dans 4.000 euros de machine pour le pressing », indique-t-elle.

Début 2024, dans un nouveau local agrandi, une dépendance de sa maison sur rue qu'elle restaure, elle ajoutera un service de retrait de colis. « Je suis fière de ce que j'ai déjà réalisé. Et même si je n'atteins pas encore mon seuil de rentabilité de 3.000 à 4.000 euros par mois de chiffre d'affaires, je sais que j'ai trouvé ma voie. Je suis certaine que ma boutique va cartonner », assure ce nouveau Talent BGE 2023.

Isabelle Meijers

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