Le contexte a changé pour les fintechs en France. C’est ce que met en évidence la dernière édition du Palmarès Fintech100 réalisée par Finance Innovation et Truffle Capital. La croissance est moins explosive, tout comme les levées de fonds.
La tendance est clairement à une “raréfaction des fonds”. Les fintechs du palmarès 2024 ont ainsi levé six milliards d’euros, un montant en stagnation La croissance ralentit à +35%, contre 80% l’année précédente.
Les signaux d’une « forme de maturité »
Pour les auteurs, même si la croissance du secteur se poursuit à un rythme “plus modéré”, la dynamique de recrutement est préservée. Les jeunes pousses de la finance totalisent désormais près de 15.000 collaborateurs.
Les indicateurs 2024 traduisent par ailleurs “une forme de maturité” du secteur. Celle-ci se caractérise par “l’importance grandissante accordée à la notion de rentabilité des capitaux investis et par la consolidation en cours.”
Ce mouvement est vraisemblablement amené à se poursuivre. Ainsi, 10% de fintechs du palmarès 2023 n’y figurent plus pour cause de cessation d’activité ou d’acquisition. Cette année, elles sont 45% à envisager une opération de croissance externe ou de fusion.
50% utilisent l’IA en 2024
D’autres facteurs traduisent une transformation en cours d’après l’enquête. Il s’agit de l’importance croissante accordée à l’intelligence artificielle. Celle-ci est désormais perçue comme une technologie essentielle par les fintechs. En 2023, les entreprises recouraient faiblement à l’IA.
A présent, elles sont près de 50% à l’utiliser, mais pas nécessairement sur leur cœur de business. En effet, les usages se concentrent d’abord sur le marketing (création de contenus, campagne, personnalisation…). Cet usage accru de l’IA ne devrait que très peu affecter l’emploi dans le secteur.
En effet, seulement 7% considèrent que l’adoption de l’IA réduira les effectifs. “Pour preuve, la quasi-totalité des fintechs prévoient de recruter dans les 6 prochains mois.” L’IA n’est pas la seule réponse aux mutations du marché.
Enjeux internationalisation et régulation
L’internationalisation constitue un levier majeur de développement pour les fintechs. 68% des entreprises disposent d’une couverture internationale. Et l’Europe représente pour elles une cible prioritaire.
“L’Europe reste la destination privilégiée avec la moitié des entreprises présentes en Europe de l’Ouest, 40% au Benelux et 33% dans la péninsule ibérique.”
Les autres continents restent moins accessibles ou ciblés avec une présence en Amérique du Nord (20%), en Asie Pacifique (12%) et en Amérique Latine (11%). Autre priorité des fintechs : la conformité réglementaire, surtout en Europe.
“Plus de 80% des entreprises qui y allouent des ressources et la moitié qui perçoivent la conformité et l’évolution de la réglementation particulièrement riche en Europe comme leur défi majeur.”
