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Le groupe Lacroix se taille une place dans le marché de la commande vocale

Technologie : L'équipementier Lacroix s'assure une visibilité sur le marché en plein essor de la commande vocale, en devenant partenaire d'Amazon dans le cadre du programme CPS.

Par Clarisse Treilles

  • 5 min

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Pour se démarquer, il faut savoir donner de la voix. Le groupe Lacroix a signé un accord avec Amazon pour intégrer la commande vocale Alexa aux produits de ses clients et ceux du leader technologique américain. L’équipementier électronique français a été sélectionné pour intégrer le programme Consulting and Professionnal Service (CPS) du géant du commerce électronique et proposer une gamme complète de services d’intégration de la voix avec Alexa.

A travers ce programme, l’équipe Impulse de Lacroix, qui offre des services de conseil, de conception, de design et de développement de systèmes électroniques, « répondra aux besoins des clients et partenaires d’Amazon qui souhaitent intégrer la commande vocale intelligente à leurs offres en garantissant une expérience de qualité à leurs utilisateurs et clients, à la hauteur du niveau d’excellence d’Alexa », annonce un communiqué.

« Alors que les frontières entre les mondes physique et numérique s’estompent peu à peu, la possibilité de dialoguer avec un assistant vocal de façon fluide, à la manière d’une interaction humaine, va transformer l’expérience client dans toutes les industries », prédit Vincent Bedouin, PDG de Lacroix Group. « Intégrer le programme CPS du Voice Service Alexa (AVS) s’inscrit dans notre démarche d’aider les entreprises de tous secteurs à préparer l’avenir, en proposant à leurs clients des expériences nouvelles et intuitives. »

« Nous sommes vraiment en mesure de fournir des services end to end pour tout ce qui implique le design, le développement et la production. De manière générale, nous pouvons aider toutes les entreprises qui ont un projet de produit électronique et qui cherchent à être accompagnées dans toutes les phases du développement à l’industrialisation », précise Christopher Lees, Marketing Manager chez Lacroix, à ZDNet.

Partenariat gagnant-gagnant

Il s’agit du tout premier partenariat de ce type entre Amazon et Lacroix. « Il y avait déjà des discussions entre AWS et eSoftThings », explique Christopher Lees, ancien de eSoftThings, la start-up rachetée par Lacroix l’été dernier. « Chez eSoftThings, nous avions eu l’occasion de discuter avec Amazon de nos compétences en matière audio et plus largement sur le développement de produits par le passé. Il se trouvait que nous avions un client qui était justement en train de développer un produit Smart hub, dont nous réalisions le design. Sur la base de ce produit, nous avons pu montrer nos compétences à Amazon. »

Le groupe devient l’un des premiers partenaires européens à rejoindre le réseau mondial d’Alexa, qui alimente un ensemble d’appareils connectés développés par Amazon et des fabricants tiers. L’équipementier français entend booster sa visibilité en gagnant la reconnaissance d’un leader technologique mondial. « C’est un élément différenciateur. Cela nous permet d’accueillir de nouveaux clients et d’augmenter la valeur ajoutée que l’on peut amener à nos clients existants », justifie Christopher Lees.

Dans son rôle de conseil, Lacroix veille à intervenir au bon moment pour permettre au client final d’accéder à la meilleure solution. Pour Christopher Lees, l’accompagnement doit se faire le plus en amont possible. « Tout le monde attend beaucoup de ces innovations. Mais la technologie ne livre pas toujours ce que l’on attend d’elle. Il faut faire un peu le tri, pour comprendre où est la vraie valeur pour le client, afin de le guider dès la phase de design, et l’aider à trouver des solutions qui servent ses vrais besoins. Toute la partie audio doit être intégrée et pensée dans les phases en amont. »

Progresser sur de nouveaux secteurs

Le groupe, qui design et produit les équipements électroniques de ses clients, notamment dans les filières automobiles, domotiques, aéronautiques, de l’industrie ou de la santé et fournit aussi des équipements connectés pour la gestion d’infrastructures critiques, s’attend via ce programme à renforcer ses offres existantes et s’ouvrir à une nouvelle clientèle.

Le secteur automobile est tout particulièrement propice aux interactions vocales. « Dans la voiture, l’environnement de conduite évolue. On peut imaginer que le contrôle vocal pourrait remplacer les interactions manuelles pour rechercher des stations de radio, contrôler la climatisation ou définir un itinéraire par exemple », évoque Christopher Lees. « On peut aussi imaginer qu’à la place du tableau de bord, un écran permettra à l’avenir d’afficher toutes les informations essentielles, et que celles-ci puissent être contrôlées là aussi par la voix. »

L’industrie n’est pas non plus en reste. Lacroix devrait finaliser cette année la construction de sa nouvelle usine 4.0 à la hauteur de ses ambitions. Cette nouvelle usine devrait être l’occasion pour le groupe de proposer ce genre de technologies innovantes dans un « showcase à taille réelle. C’est une opportunité de voir l’avenir en action chez Lacroix », note Christopher Lees. « On imagine que dans l’industrie 4.0, tout est prêt pour faciliter et automatiser les flux. La voix a un rôle important à jouer si on arrive à bien la déployer. Tous les éléments commencent à s’aligner. »

Les défis de l’industrie

Même si les interfaces vocales seront une technologie de demain, elles se propagent toutefois plus lentement dans l’industrie que dans le secteur de la grande consommation. « Je commence à voir de plus en plus l’intérêt des interfaces vocales pour faciliter les flux, améliorer les process et tirer le maximum de bénéfices, par exemple pour les systèmes de Business Intelligence et les ERP entre autres, permettant d’avoir vraiment une vision globale sur la performance en temps réel d’une entreprise », témoigne Christopher Lees.

Les environnements industriels bruyants ne sont plus des facteurs limitants pour déployer des interactions vocales. « Cela devient beaucoup moins une contrainte que ça ne l’était par le passé. Il existe des technologies d’atténuation du bruit pour isoler les sons. Nous avons des partenaires sur la partie assistance vocale, mais également sur tout ce qui concerne le traitement de bruit pour essayer de rendre plus intelligible la voix dans des conditions extrêmes. On peut en tirer de multiples bénéfices. Je ne dis pas que la voix va remplacer toutes autres formes d’interactions dans un environnement bruyant, mais comme back-up ou comme alternative, je pense qu’il y a en effet un fort potentiel », soutient Christopher Lees.

L’essor des technologies de la voix va de pair avec le déploiement des objets connectés. A titre d’exemple, les lunettes intelligentes présentent un intérêt dans de nombreux domaines de l’industrie. « Nous avons travaillé sur ce cas de figure avec une société de lunettes intelligentes. Un ingénieur qui se déplace peut s’aider de la voix pour être guidé. Il y a aussi des choses impressionnantes qui se font dans le secteur de la logistique, qui utilise des lunettes connectées ou des scanners pour localiser les stocks », indique Christopher Lees.

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AUTOUR DE ZDNET
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