Le grand salon français de la technologie, VivaTech, ouvre ses portes aujourd’hui à Paris. Pour le groupe La Poste, ce rendez-vous est l’occasion de deux annonces dans le domaine de l’intelligence artificielle où il totalise près de 100 projets.
Déjà dotée depuis 2016 d’une charte Data, actualisée en 2021 pour anticiper l’entrée en vigueur de l’AI Act, l’entreprise dispose à présent d'une nouvelle charte data & IA. Pourquoi cette mise à jour ? Dans le but de renforcer la conception éthique de ses projets d’intelligence artificielle.
Cinq externes à son Comité IA de confiance
Le document ne se veut pas une simple déclaration de grands principes. La Poste souligne ainsi que sa charte définit “un cadre d’action opérationnel”. Celui-ci a pour objectif de garantir “un usage raisonné des données et la conception éthique d’algorithmes.”
Pour assurer le respect des principes éthiques posés, La Poste et ses équipes IA s’appuieront sur plusieurs mécanismes de contrôle. Parmi ceux-ci, un Comité pour l’IA de confiance composé de 23 personnes, dont 5 externes.
Françoise Soulié-Fogelman (conseillère scientifique au Hub France IA), Vincent Roca (chercheur, responsable du projet PRIVACTIS à INRIA), Éric Dadian (président de l’AFRC), Célia Zolynski (professeur de droit et coordinatrice de l’Observatoire de l’IA) et Eric Salobir (président de la HTF) siègent à ce Comité.
Des référents IA de Confiance déployés
Les missions principales de ses membres “sont notamment (...) d’accompagner les équipes projets dans la détermination des finalités de traitement des données et de garantir le processus éthique dans le développement des projets.”
Un tel dispositif ne suffit néanmoins pas. Ainsi, La Poste précise fournir à ses équipes grilles de pré-filtrage et d’auto-évaluation des projets d’IA. D’emblée, les initiatives sont analysées en fonction de quatre critères (finalités possibles de l’algorithme, régimes juridiques applicables aux données, facteurs de risques techniques et enfin utilisateurs et bénéficiaires potentiels).
Le résultat de cet examen est décortiqué ensuite par des référents IA de Confiance associant métier et référent RGPD. La Poste déploie progressivement des référents IA de confiance en interne pour accompagner ses concepteurs d’IA.
200 testeurs pour La Poste GPT
En complément, l’entreprise met à disposition de ses 230.000 collaborateurs, des formations de sensibilisation. Les participants de ses parcours de formation aux métiers de la data ont quant à eux accès à des “formations avancées” sur les enjeux éthiques.
La Poste indique par ailleurs que ces principes s’appliquent à toutes les IA, y compris génératives. Dans ce secteur, le groupe travaille actuellement au développement de son premier outil d’IAGen baptisé La Poste GPT.
La solution est dévoilée à l’occasion de VivaTech. La Poste GPT est encore en test. Parmi les salariés, plus de 200 y ont aujourd’hui accès parmi les équipes commerciales et de la relation client. L’entreprise déclare envisager un déploiement progressif fin 2024.