“Au travail avec Éric Rohmer”, subtiles variations autour d’un cinéaste espiègle et pudique

Fidèles collaborateurs ou interprètes d’un seul film, tous racontent leur Rohmer dans un livre. Dessinant un beau portrait.

Il faut imaginer Éric Rohmer (1920-2010) heureux. Et bien vivant ! Une après-midi, dans son bureau parisien, debout sur une chaise, le regard bleu, sublime, habité, du thé noir de Chine plein les veines, l’asperge de la Nouvelle Vague se met à réciter du Baudelaire : « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. » La scène est racontée par Fabrice Luchini dans ce formidable livre d’entretiens, une jolie somme de trois cents pages où défile « l’écurie des rohmériens », selon la formule d’Arielle Dombasle, autre précieuse pouliche appelée à raviver ses souvenirs de tournages et de goûters avec le maître du discours amoureux.

Un peu plus loin, André Dussollier rappelle que « ce brave Éric »