Grand rabotage de chaussées en enrobés bitumineux contenant de la silice cristalline

Le rabotage de route, de chaussée ou de voirie se met en œuvre au cours de l’entretien, de la réparation ou du renouvellement d’un revêtement d’enrobé. Il permet notamment d’éliminer la couche de revêtement d’une chaussée abîmée, en vue d’une réparation ou d’une remise en état.

Le grand rabotage s’effectue avec des raboteuses de largeur supérieure à 1,5 m. Il est réalisé en général par deux opérateurs, le conducteur de la raboteuse et le régleur ou opérateur à pied. Les préconisations de cette fiche s’appliquent à ces deux opérateurs. Sous certaines conditions (organisation du chantier, équipement adapté, formation…), les tâches de réglage et de conduite peuvent être effectuées par un seul opérateur.

Pour réaliser cette opération en réduisant au plus bas possible l'émission de poussières, voici des exemples de dispositions à prendre en termes de matériels et d'équipements :

• Avoir suivi une formation préalable à l’utilisation de la machine ;
• Être en possession de l’autorisation de conduite de la machine ;
• Respecter la notice d’instructions de la machine ;
• Veiller au bon état et fonctionnement des équipements de protection collective (système d’arrosage, matériel d’aspiration éventuel, capotage du grand tapis) ;
• Vérifier la mise à disposition et l’état des équipements de protection individuelle adéquats :
  • Lunettes (non requis pour le travail dans la cabine de l’engin) ;
  • Vêtements de travail ;
  • Gants ;
  • Protections auditives ;
  • Appareil de protection respiratoire si nécessaire, adapté à la tâche à réaliser, à la durée de cette tâche et au niveau de risque évalué ; vérifier qu’il est utilisé conformément aux préconisations du fournisseur et qu’il est entretenu correctement.
• Avoir été formé au port de l’Appareil de Protection Respiratoire) et à son entretien si nécessaire.

Pour limiter l’exposition aux poussières de silice, la préparation de chantier est une étape essentielle. Avant de débuter l’opération de rabotage, il faut s’assurer de :

• Dédier une zone aux opérations, baliser cette zone dans la mesure du possible et restreindre son accès afin de ne pas exposer d’autres salariés et réduire la durée d’exposition ;
• Organiser les opérations pour éviter la coactivité et réduire la durée d’exposition : aménager les autres postes de travail pour que les autres opérateurs soient éloignés des raboteuses ;
• Eviter tout encombrement de la zone de travail et de son environnement ;
• Prévoir de l’eau en quantité suffisante pour la raboteuse ;
• Vérifier le bon fonctionnement de l’arrosage et de l’aspirateur de poussière éventuel avant de débuter les travaux ;

Les mesures de protection collective déterminent le niveau d’empoussièrement et permettent de réduire au plus bas que techniquement possible l’exposition aux poussières. Les mesures de protection individuelle sont adaptées en conséquence, elles sont également fonction de la durée de la tâche à réaliser.

Lorsque l’ensemble des mesures de protection collective ne suffisent pas pour réduire le niveau d’empoussièrement au plus bas que techniquement possible ou lorsqu’ils ne sont pas présents, il faudra mettre à disposition des opérateurs des appareils de protection respiratoire équipés de filtres antiparticules de type P3, adaptés à l’exposition attendue et à la durée de la tâche à réaliser :

• FFP3 => uniquement pour les tâches de courtes durée (< ou égale à 1h) et de faible empoussièrement ;
• Demi-masque ou masque complet à cartouches P3 => pour les tâches de courtes durées (< ou égale à 1h) et d’empoussièrement intermédiaire ;
• Masque à ventilation assistée à cartouches P3 => pour les tâches fortement émissives et/ou de plus longues durées (> 1h).

A la fin des opérations de rabotage, il faut veiller à :

• Garder sa protection respiratoire durant les phases de nettoyage, qui peuvent être émissives de poussière ;
• Utiliser une balayeuse aspiratrice à haute pression après le rabotage ;
• Maintenir à l’humide les surfaces rabotées jusqu’à la mise en place des enrobés lors de la réalisation d’un chantier de mise en œuvre de nouveaux revêtements ;
• Procéder à la vérification du bon état et fonctionnement de l’équipement de protection respiratoire et le stocker correctement dans le lieu approprié afin que le matériel soit prêt pour les prochaines interventions.