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Le Canadien aurait intérêt à prévoir un nouveau contrat pour Samuel Montembeault

Canada's goalkeeper Sam Montembeault saves the puck during the IIHF Ice Hockey Men's World Championships Preliminary Round - Group B match between Slovakia and Canada in Riga, Latvia, on May 15, 2023. (Photo by Gints IVUSKANS / AFP) (Photo by GINTS IVUSKANS/AFP via Getty Images)
By Marc Antoine Godin
May 18, 2023

Le Championnat du monde de hockey peut servir de vitrine à des joueurs d’horizons très différents. Au sein de l’équipe canadienne, le super espoir Adam Fantilli veut démontrer qu’il tire son épingle du jeu face à une compétition plus relevée et qu’il mérite d’être repêché au mois de juin aussi haut. Les vétérans Tyler Myers et Milan Lucic aimeraient redorer leur blason, eux qui ont ralenti dans les dernières années. Le petit Michael Carcone, vétéran de la Ligue américaine, aimerait bien profiter de ce tournoi pour rappeler à tout le monde qu’il mérite sa chance dans la LNH.

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Devant le filet, Samuel Montembeault a une belle opportunité d’élever son statut après avoir été désigné gardien numéro un du Canada. Montembeault a amorcé le Mondial en force en ne cédant qu’un but sur 47 lancers face à la Lettonie et la Slovaquie, et a été choisi le joueur du match face aux Slovaques. Évidemment, de plus gros défis l’attendent à mesure que le tournoi va se poursuivre, mais ce qu’il démontre jusqu’à maintenant va de pair avec sa progression des deux dernières années.

Montembeault avait eu un premier aperçu de la scène internationale lorsqu’il avait agi comme troisième gardien de l’équipe canadienne à l’occasion des Mondiaux juniors, mais cette fois-ci, après avoir reçu l’appel de Hockey Canada pour être gardien titulaire à Riga, l’opportunité en termes de réseautage et de visibilité est beaucoup plus significative.

On le constate tous les jours durant la saison du Canadien, Montembeault se sent à sa place à Montréal, et ce niveau d’aise l’a aidé à maximiser son développement. Or, on ne sait pas pour autant ce que l’avenir lui réserve. En matière de contrats, même si l’attention des amateurs est braquée sur le dossier Cole Caufield, il ne faudrait pas se surprendre si une prolongation de contrat pour Montembeault devenait un chantier pour Kent Hughes cet été.

Le gardien de 26 ans en sera la saison prochaine à sa dernière année avant l’autonomie complète, lui qui terminera un contrat de deux ans lui valant 1 million $ par année. Il s’agit déjà d’une entente avantageuse pour le Canadien, mais elle le sera encore plus la saison prochaine si Montembeault continue sa progression.

Le Canadien n’est pas en position de se tourner à court terme vers un jeune gardien d’avenir. Il a besoin de Montembeault. Voilà pourquoi, peu importe qu’il s’agisse d’une entente de deux ans ou de quelque chose à plus long terme, le CH a de bonnes chances de lui soumettre une nouvelle offre cet été. Autrement, le début de saison du Québécois sera drapé d’incertitude. Même s’il pourrait signer en milieu de saison, ce scénario est plutôt rare pour un joueur qui s’apprête à profiter de son autonomie.

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Un autre pas dans la bonne direction l’an prochain ne ferait que rendre Montembeault plus coûteux au terme de la saison 2023-24 car il deviendrait encore plus attrayant pour les autres équipes. Les tandems sont à la mode dans la LNH et Montembeault a démontré qu’il était assez bon pour faire partie d’un partage de tâche.

S’il connaît une solide campagne et qu’il n’a pas de contrat en poche, les choses risquent de se corser. On peut aisément imaginer la tentation du Canadien de s’en départir si l’équipe n’est plus dans la course à la date limite des transactions de manière à ne pas le perdre pour rien. Dès lors, le Canadien repartirait en quête d’un gardien, et n’aurait pas beaucoup d’options intéressantes sur le marché à moins que le club, soudainement propulsé en avant, puisse justifier la pourchasse de Connor Hellebuyck à l’été 2024.

Tout cela nous semble contre-intuitif. Le plus probable serait que le CH en vienne à une nouvelle entente avec Montembeault de façon à profiter de sa trajectoire ascendante et de ses meilleures années tout en achetant du temps pour que Cayden Primeau, Jakub Dobeš ou un autre jeune gardien présentement à l’extérieur de l’organisation émerge comme solution à long terme.

Montembeault aura 27 ans à la fin du mois d’octobre, et il existe quelques cas de gardiens qui, au cours des dernières années, ont signé des contrats empiétant sur leurs années d’autonomie quand ils avaient 26 ans.

GardienÉquipeDate de signatureContratPJMOY% EFF
Columbus
17 avril 2020
2 x 2 800 000 $
127
2,80
,908
Colorado
23 juin 2018
3 x 3 333 333 $
101
2,29
,923
New Jersey
19 juillet 2022
3 x 3 400 000 $
79
2,68
,908
Montréal
103
3,49
,896

Il faut noter que Joonas Korpisalo, Philipp Grubauer et Vitek Vaněček ont tous signé au moment où leur contrat précédent était terminé, et ils étaient tous admissibles à l’arbitrage à ce moment-là. Vaněček avait d’ailleurs soumis sa demande d’arbitrage avant qu’il ne s’entende avec les Devils du New Jersey.

Montembeault, lui, a une entente valide pour la prochaine saison, de sorte que son prochain contrat reflètera davantage le rapport de force d’un gardien sur le point de tester le marché des joueurs autonomes.

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Les états de service de ces trois gardiens, au moment de signer leur contrat, suggéraient un meilleur rendement au niveau de la LNH que ce qu’a affiché Montembeault jusqu’à maintenant. Or, non seulement son pouvoir de négociation pourrait combler une partie de cet écart, mais certaines statistiques avancées suggèrent que le gardien du Canadien a quand même des arguments intéressants.

Cette saison, par exemple, Evolving Hockey a placé Montembeault au 12e rang des gardiens de la LNH à 5-contre-5 pour les buts sauvés au-delà des attentes. La formule est simple, il s’agit de déduire le nombre de buts accordés à 5-contre-5 du nombre de buts attendus. Le « GSAx » est une statistique cumulative au fil de la saison, et Montembeault a terminé tout juste devant Jake Oettinger et Alexandar Georgiev, qui ont tous les deux joué 22 matchs de plus que lui.

Parmi les 62 gardiens qui ont joué 20 matchs ou plus cette année, Montembeault pointe au 28e rang pour le taux d’efficacité à 5-contre-5 (,916) selon Natural Stat Trick, ce qui est légèrement en hausse par rapport à son taux de l’an dernier (,913).

C’est vraiment en infériorité numérique où Montembeault semble plier les genoux, car son taux d’efficacité de ,814 l’a placé au 58e rang sur les 61 gardiens qui ont participé à au moins 20 matchs. Évidemment, la part de responsabilité qui incombe au gardien en désavantage numérique est matière à débat, car autant on a l’habitude de dire que le gardien est le joueur le plus important en infériorité, autant le rendement de toute l’unité entre en ligne de compte.

Natural Stat Trick révèle que Montembeault a maintenu cette année un taux d’efficacité de ,663 sur les tirs à haut danger en infériorité numérique, ce qui l’a placé au 59e rang sur 61. L’année dernière, quand son taux d’arrêt à court d’un homme avait été à ,852, son taux d’efficacité sur les tirs à haut danger s’était établi à ,857.

C’est clairement à ce niveau-là que Montembeault peut faire les plus gros gains la saison prochaine s’il veut afficher des statistiques globales comparables à celles qu’avaient Korpisalo, Grubauer et Vaněček lorsqu’ils avaient 26 ans.

Mais Montembeault n’est plus le gardien un peu croche qui a déjà été soumis deux fois au ballottage. C’est un véritable gardien de la Ligue nationale dont la crédibilité et la réputation sont en hausse, et son rendement au Championnat du monde au cours des prochains jours pourrait ajouter à ce profil.

(Photo: Gints Ivuskans/AFP via Getty Images)

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