Sur le papier, le New Holland T7.300 Auto Command se veut léger, puissant, doté d’une charge utile de 5 t, d’un niveau de finition soigné et d’une connectivité évoluée. En effet, ce tracteur de 300 ch (avec surpuissance) pour un poids, sans masse sur la bascule, de 10 140 kg offre un rapport poids/puissance de 33,8 kg au cheval. De quoi être à l’aise au transport. Pour les travaux dans les champs, il est toujours plus facile d’alourdir un tracteur que de l’alléger. Pour vérifier son confort et ses capacités, nous avons pris les commandes du T7.300, en octobre dernier, sur une exploitation en polyculture-élevage, à Verneiges, dans la Creuse. Au programme, déchaumage avec un outil Grégoire Besson, un Occitan T60 de 6 m d’envergure, puis, le lendemain, transport de terre avec la benne de l’exploitation, une Thievin encore équipée de ses rehausses à ensilage.
Nous avons terminé l’essai par un passage au banc afin de relever les courbes de puissance et de couple. Comme à l’accoutumée, nous en avons profité pour mesurer le niveau sonore en cabine : moins de 65 dB(A) avec la prise de force à 1 000 tr/min et le banc qui ronfle en fond sonore, c’est digne de la première classe. Je crois que, avec son cousin Puma, ce T7.300 est le tracteur le moins bruyant jamais testé par nos soins, toutes marques confondues.
Confort d’une berline
Maintenant que vous savez que l’on peut travailler au calme, suivez-moi à bord. Pour les adeptes des T7, la cabine est désormais plus profonde de 11 cm, améliorant ainsi l’accès, notamment au niveau du passage des jambes. Il y a un an, nous avions pris les commandes d’un T7.290 HD. Sans surprise, l’agencement est identique, et le niveau de finition se rapprochant de l’automobile est plus que notable. En témoignent, par exemple, l’ouverture de la porte à distance avec la clé de contact et le démarrage d'un simple appui sur un bouton. Une fois la cavalerie chaude, je me dirige vers l’Occitan pour l’atteler. Le joystick tombe sous la main. Le réglage de l’accoudoir se fait désormais mécaniquement, à l’aide de deux poignées situées en dessous. Je peux l’adapter aisément à ma morphologie. Pour la conduite, nul besoin de vous (re)présenter l’Auto Command. Et pas de jaloux pour les aficionados de la conduite à la pédale ou au joystick. Il est possible de passer instantanément de l’une à l’autre. Seul point à préciser, pour augmenter l’allure, il ne faut plus donner d'impulsions au levier, mais une poussée plus ou moins longue pour une accélération plus ou moins franche. Le joystick reste bien en position initiale quand l’allure est atteinte. Une fois l’outil attelé, je paramètre l’affectation des trois distributeurs à double effet. Depuis le menu dédié et intuitif, je positionne le relevage de l’outil via son essieu sur le joystick et les deux autres au niveau des fingertips.
Paramétrable à souhait
Dès lors que leur affectation est modifiée, ces fingertips changent aussi de couleur afin de respecter la correspondance, ce qui est très appréciable et sécurisant. Une fois arrivé au champ, Manuel Coquin, le chef de produit terrain tracteur me propose de créer des séquences de bout de champ afin de simplifier l’entrée et la sortie pour gérer l’outil, mais aussi le tracteur. En effet, Manuel m’informe que le T7.300 est doté du demi-tour automatique. Pour cela, nous avons commencé par arpenter le champ à travailler avec le tracteur, afin de renseigner la forme de la parcelle. Notons que cette opération peut être réalisée en amont à la ferme, depuis la plateforme MyPLM Connect de New Holland. J’avoue que, livré à moi-même, sans explication, je suis vite perdu. Manuel m’indique que la marque propose un pack Uptime qui, en plus d’une garantie de trois ans et d’une assistance en cas de panne, comprend la mise en route ainsi qu'une formation de trois heures.
Lorsque les paramétrages sont terminés, je dois avouer que c’est un jeu d’enfant. Le tracteur, une fois la ligne des 18 m de fourrière renseignée et détectée, amorce la relevée de l’outil tout en commençant son demi-tour en forme de goutte d’eau. Forme que je peux changer, de même que le nombre de lignes GPS entre chaque passage. Le terminal colorie les zones travaillées et totalise la surface déchaumée. Bien sûr, au préalable, j’ai renseigné la largeur de travail de l’outil. Après quelques hectares déchaumés, je prends le temps de naviguer dans le terminal tactile de 12”.
La qualité des pictogrammes facilite la compréhension des fonctions, et la navigation se voit simplifiée par un menu déroulant sur le côté droit. Sur l’accoudoir, des boutons et une molette permettent également de naviguer dans le terminal. La palette de touches représentant le moteur, la transmission ou encore l’hydraulique offre un accès direct au menu dédié, ce qui s'avère très appréciable. Cette fois, il est temps de dételer l’outil.
Prise en main rapide
Du côté des performances, le sol dur comme du béton lors de notre essai n’a pas permis de faire descendre les disques de l’Occitan et encore moins de faire peiner le T7.300. Voyons comment se comporte l’engin au transport. Après un passage à l’atelier de la ferme pour remettre quelques centaines de grammes dans chaque pneu, me voilà sur la route, dans un premier temps avec la benne vide. L’agriculteur m’indique un parcours avec dénivelé. À mon retour, à l’aide du chariot télescopique, il charge aux trois quarts la benne avec de la terre, que je dois ensuite livrer à un voisin, deux villages plus loin. Chez New Holland, la tolérance de chute de régime de la variation continue est automatique.
Il me suffit de régler son agressivité depuis une touche composée de trois LED. Je décide d’en activer deux. Personnellement, j’apprécie la conduite à la pédale, je la trouve plus fine, mais je dois reconnaître que la précision du joystick est notable. La position de conduite du volant, avec le tableau de bord intégré, est surprenante. Il faut plusieurs heures pour s'y habituer. Arrivé dans le premier village, je m’arrête pour paramétrer le frein sur l’échappement sur l'une des touches programmables du joystick. Cela me permet d’assurer mon convoi dans les descentes en amorçant le ralentissement à l’aide du pouce avant d’agir sur les freins, ce qui est très sécurisant. Les deux jours d’essai sont déjà terminés. Dommage, je me sentais tellement à l’aise au volant de ce tracteur que j’aurais bien poursuivi l'expérimentation par un chantier d’ensilage avec la Thievin rehaussée. De ce T7.300, je retiendrai le niveau de finition élevé, très appréciable, les commandes paramétrables à souhait et la bonne maniabilité.
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